Soutenez

Le marché de la location sur le Plateau-Mont-Royal se débloquerait-il?

Les locataires seront affectés négativement par le budget 2020 de la Ville de Montréal.
Photo: Gracieuseté

Selon une étude de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), le Plateau-Mont-Royal voit une augmentation du nombre de logements à la location qui pourrait faire baisser les prix des loyers. Pas si sûr, répond le Comité logement du Plateau-Mont-Royal.

Dans sa plus récente étude, la SCHL remarque que la pandémie a bouleversé le marché de la location de logements.

«Le nombre de logements offerts en location à long terme depuis le début de la pandémie a augmenté plus rapidement dans les secteurs ayant une concentration élevée de logements en location à court terme ou d’étudiants», analyse-t-elle.

Cela grâce notamment au retour à la location de logements présents sur les plateformes de type AirBnb.

Entre avril et août 2019 et la même période en 2020, la SCHL enregistre une variation de 45% du nombre de logements locatifs et de copropriété, passant de 359 à 520.

«Une plus grande offre de logements à vendre ou à louer augmenterait le choix pour les ménages de la métropole et ferait aussi diminuer la pression sur les prix ou les loyers», commente l’institution.

Toujours trop cher

Même si cela est une bonne nouvelle pour le Comité logement du Plateau-Mont-Royal, tout n’est pas gagné.

Carole Boucher, coordonnatrice de l’organisme, regrette les seuls 161 logements de plus entre 2019 et 2020 : «161 logements locatifs dans un arrondissement au-delà de 100 000 personnes, ça ne fait pas tant que ça.»

Le type de logements de retour du le marché, notamment «d’anciennes locations Airbnb» pose également souci. Selon Mme Boucher, «ce sont des logements très chers, loués meublés, les loyers sont parfois au-dessus du prix du marché déjà très élevé sur le Plateau Mont-Royal». Ils seraient donc réservés aux locataires les plus nantis désireux de s’installer dans un quartier historique de Montréal.

Et, revers de la médaille, ces logements pourraient retourner sur la plateforme une fois la pandémie calmée, pense la coordonnatrice du comité logement.

Augmentation du nombre de logements ou non, il reste du travail à faire sur les loyers exercés dans l’arrondissement, insiste le Comité de logement du Plateau-Mont-Royal.

Selon la SCHL et une étude du Regroupement des comités de logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), le loyer moyen sur le Plateau-Mont-Royal est de 1005$ (octobre 2019), un des arrondissements où le loyer moyen est le plus élevé de l’île de Montréal. Pour la Région métropolitaine de recensement de Montréal, ce dernier plafonne à 841$.

«Il faut absolument travailler sur le coût des loyers. La construction de logements sociaux est une bonne idée, mais il faut forcer à diminuer les loyers, on peut légiférer pour contrôler les loyers et sensibiliser la population sur le refus de la hausse de loyer, aider les gens à faire le calcul sur ce qu’est une augmentation raisonnable», énumère Mme Boucher. Ainsi, cela contribuerait à une plus grande diversité de personnes résidant sur le Plateau-Mont-Royal.

«Air Bnb fait du mal»

Selon Carole Boucher, ce que cette étude de la SCHL prouve, c’est que les logements de type AirBnb «ont fait du mal» au marché locatif.

«Malgré la volonté [du gouvernement et de l’arrondissement], il faut plus de ressources pour surveiller et donner des amendes [aux locateurs de AirBnb]», avance-t-elle.

Car pour elle, de nombreuses locations temporaires sont illégales.

Récemment, l’arrondissement a apporté des modifications à sa réglementation pour encadrer les résidences de tourisme.

Ce dernier les autorise uniquement dans les secteurs du boulevard Saint-Laurent, entre la rue Sherbrooke et l’avenue du Mont-Royal et de la rue Saint-Denis, entre les rues Sherbrooke Est et Gilford.

De plus, le règlement indique que la location, de manière occasionnelle d’une résidence principale, est autorisée dans tout l’arrondissement, «parce que cette activité est associée à l’économie collaborative».

Un certificat d’occupation n’est pas exigé pour cet usage, mais il faut obtenir auprès des autorités une attestation de classification pour la catégorie d’établissement de résidence principale.

1,5%

C’est le taux d’inoccupation des appartements d’initiative privée sur le Plateau-Mont-Royal, selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement. «Pour avoir un marché équilibré, il faudrait qu’il soit de 3%», explique Carole Boucher, coordonnatrice du Comité logement du Plateau-Mont-Royal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.