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Hausse de loyer: fermeture de la librairie du Mile-End S.W. Welch

S.W. Welch
Stephen Welch, propriétaire de la librairie S.W. Welch. Photo: Dominic Gildener/Métro Média

La librairie S.W. Welch, située sur la rue Saint-Viateur dans le Mile-End, va fermer ses portes cet été en raison d’une hausse importante du prix de son loyer. L’embourgeoisement du quartier rend la vie difficile pour plusieurs commerces du quartier, et ce, depuis quelques années déjà.

Le bouquiniste est localisé au même endroit depuis environ 15 ans. M. Welch a pu louer cet espace à un prix abordable, jusqu’à ce que l’agence immobilière Shiller Lavy en fasse l’acquisition en 2018.

Dès l’arrivée du nouveau propriétaire, le loyer serait passé à 2000 $ par mois, ce que M. Welch accepte, estimant que cette hausse est justifiée.

Toutefois, le bailleur aurait récemment proposé une augmentation de loyer de 75%. De son côté, le propriétaire de la librairie se serait dit prêt à assumer une hausse de 25%, soit un montant total de 2 500 $ mensuellement, ce que Shiller Lavy aurait refusé.

Le nouveau loyer s’élèverait donc à 5 000 $ par mois, comprenant les frais d’assurances et d’entretien immobiliers.

«Les propriétaires ne cherchent pas à proposer un prix raisonnable. Ils préfèrent tenter d’obtenir ce qu’ils considèrent être la valeur marchande», considère M. Welsh.

Aucune entente n’est ressortie des négociations et Shiller Lavy a déjà rendu le logement disponible à louer sur le marché. Pour sa part, M. Welch compte fermer ses portes au début du mois d’août, soit à la fin de son bail actuel. Il n’a pas l’intention de déménager sa librairie ailleurs par la suite.

«Je ne compte pas continuer à opérer dans un nouvel emplacement. Je suis trop âgé pour recommencer à zéro», convient-il.

Attachement

M. Welch dit avoir reçu énormément de messages de soutien tant sur internet qu’en personne depuis que son histoire a paru dans les médias. Il en est très touché.

«J’ai reçu énormément de soutien. C’est incroyable à quel point la communauté a été gentille envers moi dans ces temps durs. Les gens semblent vraiment aimer cette boutique et je trouve cela fantastique», dit-il fièrement.

Par l’embourgeoisement, les compagnies immobilières comme Shiller Lavy tuent lentement les petits commerces locaux et font tranquillement disparaître l’identité du quartier, déplore M. Welch.

La forte hausse du prix des loyers est une dure réalité à laquelle plusieurs commerces du Mile-End font face, constate le propriétaire de la boutique de bijoux et de vêtements pour femme Tchango’s, Sergio Anelli. Il a lui-même dû déplacer sa boutique dans un nouveau local, il y a un peu plus de deux ans pour éviter une hausse très importante de loyer. Son commerce est désormais situé sur la rue Saint-Viateur.

«J’ai eu deux baux de cinq ans à 1 500 $ par mois. Shiller Lavy voulait 5 500 $. C’est pour ça que j’ai déménagé ici», mentionne-t-il.

Les propriétaires d’immeubles doivent être plus compréhensifs, selon la conseillère d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Marie Plourde. «La relance économique de nos artères est une priorité de notre administration et un défi collectif auquel les propriétaires de bâtiments commerciaux doivent contribuer en faisant preuve de flexibilité», convient-elle.

Les élus de la Ville ont déjà formellement demandé au gouvernement du Québec de travailler en équipe afin de minimiser la spéculation des locaux commerciaux par un encadrement des baux commerciaux et la mise en place d’un registre.

Shiller Lavy n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.

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