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Abus par des religieuses: une demande d’action collective est déposée

L’ancienne Institution des sourdes et muettes de Montréal, sur Saint-Denis. Photo: Dominic Gildener/Métro Média

Des religieuses auraient commis des violences sexuelles, physiques et psychologiques sur de jeunes filles qui ont fréquenté l’Institution des sourdes-muettes de Montréal, selon une demande d’autorisation d’action collective déposée à la Cour supérieure du Québec.

La requête allègue que des religieuses de la Communauté des Sœurs de Charité de la Providence et des Sœurs de la Providence ont commis des abus pendant des années. Elle a été déposée par la Maison des femmes sourdes de Montréal (MFSM) au nom de femmes ayant fréquenté l’Institution des sourdes-muettes de Montréal en tant qu’élèves et pensionnaires.

La MFSM a déposé la demande

L’action collective réclame une indemnisation pour toutes les personnes qui auraient été victimes d’abus aux mains des sœurs de cette communauté religieuse. En plus des dommages compensatoires, la condamnation des défenderesses à des dommages punitifs est réclamée, considérant le caractère odieux des gestes qui auraient été commis sur des victimes particulièrement vulnérables.

«La poursuite allègue que les sœurs religieuses utilisaient le pouvoir et l’autorité leur étant conférés par la communauté religieuse pour abuser des enfants dont elles avaient la garde et leur inspirer la peur de les dénoncer», peut-on lire dans le communiqué du cabinet d’avocats représentant la MFSM dans ce dossier, Trudel Johnston & Lespérance.

Jusqu’à présent, une quarantaine de personnes se seraient confiées à la MFSM concernant les violences que leur auraient fait subir les sœurs de l’Institution des sourdes-muettes de Montréal alors qu’elles y étaient élèves ou pensionnaires.

Toute personne qui aurait été abusée par les sœurs de l’établissement peut entrer en contact avec la MFSM ou ses avocats afin de devenir membre de l’action collective.

L’Institution des sourdes muettes a fermé ses portes en 1975. Le gouvernement du Québec reprenait alors le contrôle du système d’enseignement dans l’ensemble de la province.

Membre désignée

La membre désignée de l’action collective aurait subi des abus sexuels, physiques et psychologiques à partir de l’âge de 6 ans alors qu’elle était élève et pensionnaire à l’Institution. Elle aurait été victime d’agressions sexuelles régulièrement de la part de nombreuses sœurs, et ce, jusqu’à l’âge d’environ 10 ans.

Des sœurs seraient venues chercher la membre désignée dans sa chambre pour l’emmener dans la leur à maintes reprises afin de l’abuser sexuellement. Elles lui auraient aussi souvent fait des attouchements sexuels lorsqu’elle prenait son bain.

En plus des sévices sexuels qu’elle a subis, la membre désignée aurait été régulièrement victime des abus psychologiques et physiques des sœurs.

«Par exemple, comme la membre désignée n’avait pas de dentifrice, elle demandait souvent à une amie de lui en prêter. Lorsqu’elle s’en est aperçue, Sœur Marie-André a défendu à cette amie de prêter son dentifrice et forçait la membre désignée à se brosser les dents avec du savon brun», peut-on lire dans la demande d’autorisation d’action collective de la MFSM.

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