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Claudia B., artiste «Plateausoirde» engagée auprès des écoles

De gauche à droite : Mylène Rodier, Claudia B. et Jocelyne Montpetit Photo: Nathalie Simon-Clerc - TC Media

Claudia B. est une artiste hors normes. Arrivée sur Le Plateau il y a 15 ans, cette joaillière autodidacte utilise des ordinateurs hors d’usage pour créer des bijoux, mais aussi pour sensibiliser les enfants des écoles au recyclage et à l’obsolescence de l’électronique.

À l’école Antoine-Girouard de Boucherville ce 28 mai, les enfants des classes maternelles et primaires exposent leurs 29 œuvres dans le cadre du projet Arbor’escence: des arbres fabriqués avec des pièces d’ordinateurs. Au milieu des enseignants, des parents et amis venus découvrir les créations de leur progéniture, Claudia B. explique, virevolte, replace une œuvre, félicite une tête blonde, s’agenouille pour expliquer la démarche artistique d’une classe, avant d’éclater d’un rire communicatif.

Un projet interdisciplinaire

Mais, derrière l’artiste se cache une citoyenne engagée. « L’artiste n’est pas uniquement dans la création, il a un message à faire passer», énonce Claudia B.

Ce message, elle l’a distillé durant six semaines auprès des enfants, mais aussi des enseignants d’Antoine-Girouard. Le projet pédagogique a dépassé les frontières artistiques. « Le projet est interdisciplinaire, explique Jocelyne Montpetit, directrice de l’école, car les enfants ont fait de la géographie, des mathématiques et des textes pour bâtir et expliquer leur projet, avant de démonter des ordinateurs ». L’établissement, certifiée «école Verte Brundtland», place l’écologie au cœur de son projet éducatif. Car c’est également les problématiques du recyclage et de l’obsolescence des matériels informatiques que Claudia B. développe dans sa démarche.

Arbor’escence, une forêt de plastique

« Les enfants sont des artistes récupérateurs »,  explique Claudia B. Même auprès des enfants de maternelle, elle a éveillé un instinct citoyen. « Les camions poubelles seront moins pleins », se sont exclamés les plus petits.

« Je suis quelqu’un de farfelue, de différent, et au Québec il y a une place pour la différence »

Quant aux plus grands, ils ont démonté les ordinateurs, trié et nettoyé les pièces des 180 claviers et des dizaines de disques durs et barrettes de mémoire, et ainsi démystifié cette drôle de machine, avant de s’engager dans une démarche artistique. Tous les ans, Claudia B. mène un projet pédagogique dans une école. Cette année, elle veut travailler avec l’école Paul-Bruchési sur Le Plateau.

Les œuvres de l’école viendront enrichir la forêt de plastique, Arbor’escence, que Claudia B. veut bâtir à Montréal dans quelques temps. Elle s’est inspirée de Wangari Maathai, qui a fondé le mouvement de la Ceinture verte en 1977, qui a généré la plantation de 30 millions d’arbres en 16 ans. Plus modestement, 45 arbres de plastique sont déjà prêts. « Je veux faire réfléchir… Où s’en va-t-on avec les déchets électroniques », s’interroge l’artiste, avant d’ajouter : « Est-ce ça que l’on veut offrir à nos enfants ?»

«Mon âme est sur Le Plateau»

Claudia B. explique la démarche artistique
Claudia B. explique la démarche artistique

Artiste, Claudia B. est également une récupératrice de cyber-déchets. Devant son atelier Bijoutia, au 4696 rue Saint-André, un bac est à la disposition des citoyens pour déposer le matériel obsolète.

« Le matériel fonctionnel, je le redonne, car c’est en lien avec mes valeurs! », s’exclame l’artiste. Cette Française, arrivée au Québec en 1990, et qui a fait des études en neuroscience, parce que son père voulait qu’elle soit médecin, se définit comme une «plateausoirde». « Mon âme est ici », justifie l’artiste, qui apprécie la liberté d’esprit qu’elle trouve au Québec.

« Je suis quelqu’un de farfelue, de différent, et au Québec il y a une place pour la différence », conclut Claudia B.

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