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Une recherche prometteuse pour soigner le diabète chez les femmes

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Une équipe de chercheurs de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, située sur Le Plateau-Mont-Royal, s’intéresse à la différence d’interaction chez les mâles et les femelles d’une hormone prometteuse dans la recherche sur le diabète de type 2, une première mondiale.

L’hormone FGF21 suscite l’enthousiasme dans la communauté scientifique, car elle pourrait mieux contrôler, voire prévenir, le diabète de type 2. Elle est présentement à l’étape de tests cliniques sur des sujets humains, sans différenciation du genre.

Or, selon la chercheuse Jennifer Estall, les résultats par sexe peuvent être significativement différents.

«Parfois un médicament est écarté dès les premiers tests, parce que les sujets mâles ne répondent pas, alors que les femelles pourraient avoir une réponse positive. Les mentalités sont toutefois en train de changer. De plus en plus, on voit les bienfaits d’un traitement qui soigne un seul sexe», avance la chercheuse.

Pour cette raison, Jennifer Estall et Aurèle Besse-Patin, un doctorant dont elle dirige les travaux, étudient la différence d’interaction de l’hormone FGF21 chez les mâles et femelles. L’étude bénéficie d’une collaboration avec la prestigieuse université Harvard.

«On a déjà des indicateurs nous indiquant que les hommes et les femmes vont réagir différemment à l’hormone, en raison des différences hormonales des deux sexes. Dans les recherches déjà faites sur la question, seulement sur des sujets mâles, elle diminuait les lipides, le taux de glucose et allongeait même l’espérance de vie des souris», indique Mme Estall.

Selon M. Besse-Patin, près de 80% des médicaments qui ont été retirés du marché entre 1997 et 2007 l’ont été en raison de trop forts effets secondaires chez les femmes. Cela serait dû au fait que les études précliniques sont faites sur des sujets mâles, souvent préférés en raison de l’absence de fluctuation hormonale, rendant la prise de données plus facile et précise.

«Avoir les deux sexes, ça coûte plus cher parce que ça prend deux fois plus de souris. On ne peut pas diminuer le nombre de sujets tests et il faut faire les expériences deux fois. Il y a aussi la question éthique d’utiliser plus d’animaux pour les tests», explique M. Besse-Patin.

Ce dernier soutient toutefois que des tests précliniques sur les deux sexes permettraient d’éviter la surprise des effets secondaires une fois le médicament rendu à l’étape des tests cliniques ou sur le marché.

La recherche a été rendue possible grâce à un fond de 150 000$ sur deux ans des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

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