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#MoiAussi: le maire d’Anjou poursuit en diffamation

Delphine Bergeron - (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

Luis Miranda, maire de l’arrondissement d’Anjou, a déposé une poursuite contre une ancienne flamme qui l’a accusé publiquement d’agression sexuelle. Il exige un montant de 75 000 $ pour atteinte à la réputation et dommages punitifs.

Selon la poursuite déposée le 21 février en chambre civile de la Cour supérieure, Sandra Boursiquot aurait multiplié des allégations non fondées contre M. Miranda, et ce, sur plusieurs tribunes, dont à l’hôtel de ville de Montréal.

«Ces accusations de la défenderesse contre le demandeur sont clairement diffamatoires et gratuites.»

— DHC avocats, procureurs de Luis Miranda

M. Miranda réclame 50 000 $ pour les dommages causés par les propos diffamatoires ainsi que 25 000$ à titre de dommages punitifs pour atteinte à ses droits fondamentaux. Il demande également au Tribunal de lui ordonner de cesser de véhiculer ces propos.

« Le préjudice associé aux crimes de nature sexuelle est irréparable », décrit le document.

Plusieurs allégations
Selon la poursuite, Mme Boursiquot a œuvré comme bénévole au sein du parti politique municipal du maire. M. Miranda affirme avoir entretenu avec elle une « relation intime » qu’il qualifie de respectueuse, entre 2002 et 2017.

Or, au mois de novembre 2018, Mme Boursiquot aurait envoyé un courriel aux associations de l’arrondissement ainsi qu’à des adversaires politiques du maire, dans lequel elle allègue avoir été victime de M. Miranda et fait référence au mouvement « #moiaussi ».

Dans la même période, la poursuite évoque la distribution de « tracts », entre autres dans des rues de l’arrondissement, qui répétaient ces allégations.

Se serait ensuivie une première manifestation silencieuse lors de la séance du conseil d’arrondissement d’Anjou du 4 décembre, mettant en scène des t-shirts aux inscriptions revendicatrices telles que « Anjou dit non aux agressions sexuelles » et « Anjou dit non à la corruption ».

Plus tard en décembre, Mme Boursiquot se serait présentée à la séance publique du conseil municipal de la ville de Montréal et y aurait pris la parole pour dénoncer à nouveau avoir été victime de violence sexuelle de la part du maire. La poursuite stipule qu’elle aurait aussi « faussement accusé le demandeur d’instaurer un climat de « terreur » et un climat de peur » dans le milieu communautaire de l’arrondissement d’Anjou.

Une deuxième manifestation aurait eu lieu lors de la séance du conseil d’arrondissement d’Anjou du 15 janvier, où Mme Boursiquot se serait fait expulser de la salle du conseil par plusieurs policiers appelés en renfort. Elle aurait crié « Luis Miranda me viole! ».

« Choqué et troublé par ces allégations complètement farfelues », tel qu’écrit dans la poursuite, M. Miranda a signifié à Mme Boursiquot à deux reprises de cesser de porter atteinte à sa réputation, par le biais de mises en demeure.

La poursuite mentionne que Mme Boursiquot sous-entend que le maire Miranda « aurait fait plusieurs autres victimes dans son entourage » et la menacerait afin de la contraindre au silence.

Préjudice subi
Le maire étant un personnage public et politique, l’image de confiance et l’intégrité fait partie prenante de sa carrière. Il est décrié que Mme Boursiquot « tente, par tous les moyens, d’anéantir le travail d’une vie ». M. Miranda est maire d’Anjou depuis plus de vingt ans.

Selon la poursuite, le maire n’a jamais été questionné par quelconque autorité à l’égard des allégations de Sandra Boursiquot et n’a fait l’objet d’aucune accusation du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Il est écrit que depuis ces événements, il limite ses apparitions publiques et s’abstient d’aller dans des lieux publics dans le cadre de sa vie personnelle, de peur de « devoir se justifier à des inconnus ».

Rejoint par téléphone, Luis Miranda a affirmé qu’il ne fera aucun commentaire.

Au moment de mettre en ligne, Sandra Boursiquot n’avait pas émis de commentaire.

 

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