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D’un simple casse-croûte familial à un incontournable du quartier

Photo: (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

Lieu de rendez-vous des camionneurs et des Angevins, Patate Anjou est devenu une véritable institution dans l’arrondissement. Cette année, la célèbre pataterie du boulevard Henri-Bourassa fête ses 60 ans.

Patate Anjou, c’est d’abord un casse-croûte familial. Pierre Vanier a grandi dans le restaurant fondé par son père, Normand. Dès qu’il a eu l’âge de le faire, il s’est mis à y travailler. Il y est même revenu après un court séjour sur les bancs d’école, préférant la carrière en cuisine aux études supérieures.

« Je suis allé au CÉGEP, mais c’est le travail au restaurant que j’aimais. Ça comporte bien des choses, la relation avec le public, le travail de cuisine, mais aussi rencontrer des gens pour des contrats.»

— Pierre Vanier, propriétaire de Patate Anjou

Le restaurant était initialement un «shack à patate», comme l’explique M. Vanier. Son père s’était fait exproprier de son terrain où il servait des patates frites, dans un petit kiosque au sud de ville d’Anjou. «Ils faisaient le boulevard Métropolitain, raconte M. Vanier. Après l’expropriation, mon père est allé parler au maire et il l’a envoyé ici.»

À l’époque, «il n’y avait rien» aux abords de cette rue, se rappelle Pierre Vanier. La petite bâtisse comprenait seulement les cuisines actuelles. «On n’avait rien pour s’asseoir, ça a commencé comme ça».

Deux agrandissements
C’est à la fin des années 70 qu’un premier agrandissement s’opère afin d’améliorer le service aux clients. Un deuxième a lieu en 1998, année de décès du père Vanier, qui ne verra jamais l’aboutissement des travaux. «Il a travaillé ici jusqu’à son décès, quand on a décidé de faire un agrandissement. Il avait 60 ans», révèle Pierre Vanier, dont les trois enfants ont vécu leurs premières expériences de travail dans l’entreprise familiale.

Ils sont maintenant dans la trentaine et travaillent tous dans des secteurs différents. Revenir au casse-croûte est toujours l’occasion pour le clan de se remémorer des souvenirs.

Pour l’avenir du casse-croûte, Pierre Vanier y va «un jour à la fois». «J’ai 58 ans, mais beaucoup d’heures travaillées. Un moment donné, il faut penser à soi; je ne veux pas finir malade», illustre-t-il, pensant à des collègues restaurateurs qui y ont laissé leur santé. La retraite n’est pas pour tout de suite, mais la priorité de M. Vanier est de s’occuper de ses enfants, qui sont en train de s’établir dans leur vie d’adulte.

Décoré pour l’occasion, Patate Anjou fête avec simplicité, ayant déjà vu des événements devenir tellement gros que leur petite cuisine peinait à fournir. «On voulait faire plaisir à nos clients, mais pas non plus de façon trop extravagante», explique le propriétaire qui préfère être capable de «parler au monde, les rencontrer, leur dire merci».

Tania Hearson est une cliente qui a grandi à Anjou. «Je connais Pierre et son restaurant depuis que je suis enfant, dit-elle. J’ai déménagé et je vais encore là-bas pour les meilleures poutines.» Aujourd’hui résidente d’un autre quartier de Montréal, elle apprécie l’endroit pour son caractère familial et son ambiance chaleureuse.

 

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