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Le Port de Montréal défend son projet de viaduc 

Une quarantaine de citoyens étaient présents à la rencontre publique de jeudi dernier qui se déroulait au Bain Mathieu. Photo : Naomie Gelper Photo:

Chaque jour, quelque 2500 camions transitent par les installations du Port de Montréal, entraînant des enjeux de circulation sur la rue Notre-Dame. Avec la construction d’un viaduc enjambant la rue Notre-Dame et allant s’arrimer au prolongement du boulevard de l’Assomption, l’administration portuaire compte alléger le camionnage dans le réseau local. Mais des citoyens sont loin d’être convaincus.

Après avoir participé à la consultation de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) au printemps dernier, l’administration du Port de Montréal a tenu la semaine dernière une rencontre publique pour renseigner les citoyens du quartier au sujet de l’état actuel du projet de lien routier dans le secteur du terminal Viau.

Le projet de viaduc comme tel n’ajoute pas de camions portuaires, affirme la directrice des communications à l’administration portuaire de Montréal Mélanie Nadeau. « C’est plutôt la croissance des échanges commerciaux passant par le Port de Montréal qui nous permettent de prévoir une croissance du nombre de camions, continue-t-elle. Compte tenu de cette croissance anticipée jusqu’à pleine capacité vers 2024, cela pourrait aller jusqu’à 3 900 camions. » Elle estime que 1 450 camions emprunteront le nouveau viaduc chaque jour.

Des citoyens craignent les nuisances

À la suite de la consultation de l’OCPM tenue au printemps dernier, l’administration portuaire de Montréal a décidé d’établir un nouveau tracé afin que les camions passent plus loin des résidences. Des citoyens de Viauville qui étaient présents à la rencontre publique, jeudi dernier, ont manifesté leurs inquiétudes au sujet des nuisances engendrées par l’augmentation du débit de la circulation proche de leur logement.

Actuellement, les camions transitent par quatre axes routiers (Pie-IX, Viau, Bossuet ou Curatteau), puis ils empruntent Notre-Dame pour accéder à l’autoroute 25. Avec la construction du Viaduc, ils emprunteront plutôt le lien routier, ainsi que la route temporaire, en attendant le prolongement du boulevard Assomption.

Pour Cassandra Bouchard, résidente du secteur Viauville, cela signifie plus de camions à proximité de chez elle. « Le projet n’ajoute pas de nouveaux camions, mais ça en ajoute plus dans ma cour, dit-elle. Ceux qui passaient déjà à l’Est vont faire un détour pour venir rejoindre l’Assomption. » Elle s’inquiète alors du niveau de la qualité de l’air et des nuisances sonores.

L’étude concernant la qualité de l’air est en cours, affirme M. Dagenais. « Elle devrait être disponible en avril environ ; on va la mettre sur le site avant la prochaine rencontre en 2020 pour que les gens puissent la consulter », dit-il.

John Clark, résident de Viauville, aurait aimé avoir les études plus tôt. « J’ai demandé des informations précises et complètes par rapport au niveau de son qui va augmenter avec ce projet », commente-t-il. Lors de la réunion d’information, l’administration portuaire n’a fourni que des moyennes sonores sur 24 heures et non des maximums de décibel par heure, se désole M. Clark.

Daniel Dagenais répond que les études complètes seront disponibles l’année prochaine, quelques semaines avant la prochaine rencontre publique. Étant donné que le tracé du parcours a changé depuis la consultation publique, les études ne sont pas terminées, dit-il.

L’attachée politique de l’ancienne députée d’Hochelaga Marjolaine Boutin-Sweet (2011 à 2019), Catheryn Roy-Goyett,e était également présente à la rencontre. En plus de faire valoir ses inquiétudes concernant les impacts du projet sur les résidents limitrophes, elle a souligné que la construction du viaduc entraînerait la destruction d’un boisé.

« Lors de la consultation de l’OCPM, on nous a informés que le secteur a un taux de canopée de 4,5%. Dans votre présentation, il n’y a aucune information sur l’ampleur des coupes induites avec la construction de votre viaduc », a-t-elle indiqué. Elle a ensuite demandé aux intervenants comment ils prévoyaient faire la projection de qualité de l’air en sachant que les arbres qui seront coupés ont un pouvoir de captation. Le chargé de projet Hugo Brassard a assuré que cela sera considéré dans le calcul.

Le projet a été estimé à environ 25 M$ lors de l’annonce en 2015. Il est possible que ce montant change avec la finalisation de la conception. Le début des travaux est prévu pour le printemps 2021 et la mise en service du viaduc avec la route temporaire pour 2022.

La prochaine rencontre avec les citoyens aura lieu à l’été 2020 où seront présentés les résultats finaux de l’évaluation des effets environnementaux et la conception finale.

La documentation de la rencontre du 5 décembre est disponible ici.

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