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Faire reconnaître le caractère essentiel du toilettage

Un chien blanc se faisant toiletter.
Les salons de toilettage sont considérés comme des commerces non prioritaires par Québec. Photo: 123FR/Susan Richey-Schmitz

Une toiletteuse d’Anjou s’inquiète des conséquences de la fermeture des salons de toilettage sur la santé des animaux.

Piera Manto a dû fermer les portes de son salon du boulevard Henri-Bourassa le 25 décembre. Il restera fermé au moins jusqu’au 8 février, à l’instar des autres commerces jugés non essentiels par le gouvernement du Québec.

«On nous met dans la même catégorie que les coiffeuses et les esthéticiennes, déplore Mme Manto. Mais les animaux, ils ne savent pas comment se couper les griffes. Ceux qui les ont adoptés non plus. Ils doivent l’apprendre.»

Elle explique que les griffes d’un chien doivent être coupées toutes les trois à quatre semaines. Si ce n’est pas fait, l’animal peut ressentir des douleurs lorsqu’il marche et développer des problèmes de posture à long terme. À court terme, il y a aussi un risque d’infection aux pattes.

Certains animaux peuvent développer des problèmes cutanés et des douleurs si leur fourrure n’est pas tondue de façon adéquate.

«La coupe de griffes, c’est essentiel. Les vétérinaires peuvent le faire, mais seulement s’il s’agit d’un cas problématique.» -Piera Manto, propriétaire de Toilettage Nico et Cie, à Anjou

Gare au stress

Si les soins peuvent de prime abord sembler simples à prodiguer, il n’en est rien, prévient Piera Manto.

«C’est possible d’apprendre la base, mais si on n’est pas à l’aise, le chien va le sentir et il va avoir peur, souligne-t-elle. Si vous lui faites mal, il va s’en rappeler.»

La fermeture des salons au printemps a occasionné des problèmes.

Plusieurs chiens étaient blessés et anxieux.  «C’était vraiment stressant. J’ai travaillé sans arrêt pendant deux mois. C’était rendu grave», se souvient-t-elle.

Elle souligne que la plupart des vétérinaires ont délaissé cette partie des soins.

En temps de pandémie, plusieurs s’en tiennent aux soins essentiels et aux chirurgies urgentes.

Pétition

Pamela Bissonnette a lancé une pétition pour que le toilettage soit reconnu comme un service essentiel par le gouvernement du Québec.

Son chien de type pitbull se fait habituellement couper toutes les deux semaines. « On ne peut pas le faire nous-mêmes, il pèse 30 kilos. Ça le rend très nerveux et il bouge vraiment beaucoup», explique la résidente de Laval.

Le vétérinaire peut le faire, précise-t-elle, mais il doit mettre l’animal sous sédation et cela lui prend plusieurs heures de récupération.

Si la fermeture des salons perdure au-delà du 8 février, elle envisagera cette option, mais elle espère que le gouvernement de François Legault changera son fusil d’épaule.

Elle précise qu’il est facile pour les salons de toilettage de respecter les mesures sanitaires et de distanciation.

« Quand on amenait notre chien chez le toiletteur, on restait dans la voiture. Il n’y avait aucun contact», illustre-t-elle.

Au moment d’écrire ces lignes, sa pétition avait recueilli plus de 300 signatures.

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