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Le sport comme projet pédagogique

Stéfano Sabetti est le directeur de l'école Pierre-de-Coubertin depuis 2009. Photo: Romain Schué/TC Media

Depuis plus de 30 ans, l’école primaire et publique Pierre-de-Coubertin met l’accent sur les activités physiques, en doublant les recommandations gouvernementales. Son directeur croit fortement aux vertus du sport dans la réussite scolaire.

Ce matin-là, cette classe d’une vingtaine d’élèves débute sa journée par une heure d’exercices, utilisant poutres, barres, fixes et asymétriques sous l’œil de l’un des trois enseignants en éducation physique de l’établissement. Une rareté dans le système scolaire québécois, surtout pour une école de seulement 236 élèves et 12 groupes.

«Normalement, avec notre envergure, on ne devrait avoir qu’un seul enseignant à temps plein», précise Stéfano Sabetti, directeur de l’établissement depuis 2009 et ancien professeur de sport lui-aussi, notamment du côté des écoles primaires Saint-Rémi, Ste-Colette et Le Carignan, toujours à Montréal-Nord.

Cinq heures d’activités physiques
Depuis sa création 32 ans plus tôt, l’école Pierre-de-Coubertin se veut novatrice. Innovante. Unique. Alors que les programmes scolaires recommandent 2h de sport par semaine pour l’ensemble des élèves de la 1ère à la 6ème année, l’établissement de Montréal-Nord a opté pour un volume double.

En 1ère année, les élèves pratiquent 4h d’activités physiques hebdomadaires, puis, dès l’année suivante, une cinquième heure est ajoutée au programme. S’ajoute également, pour tous, une heure de danse par semaine.

«Dès le départ du projet, des études démontraient au début des années 1980 que l’activité physique n’avait pas d’impact négatif sur la réussite scolaire. Au contraire, après le sport, les élèves sont plus calmes, plus attentifs pour étudier. Et je le vois, après une heure d’activités, ils sont concentrés et ont eu le temps de libérer leur surplus d’énergie», détaille Stéfano Sabetti.

«Un climat positif»
Mais alors que l’établissement compte notamment deux gymnases, un mur d’escalade, un local dédié à la danse et à la musique, et une vaste cour pour pratiquer du basket, l’athlétisme et diverses autres activités, Pierre-de-Coubertin «n’est pas une école de sport», précise son directeur.

Même s’il ne dispose d’aucune statistique illustrant l’effet positif, dès le secondaire, d’un tel projet pédagogique, Stéfano Sabetti croit aux bienfaits du sport ou de toutes autres activités «qui va chercher l’intérêt de l’enfant.»

«Que ce soit l’art, la culture ou le sport, il faut trouver ce qui va les accrocher. Ça amène un climat positif, ils sont dans un milieu qu’ils aiment et c’est très important», précise-t-il, avant de détailler les apports d’une telle initiative.

«On ne veut pas qu’ils battent des records, seulement qu’ils se dépassent. Le but n’est pas d’être le meilleur, mais d’aller à chaque fois plus loin et d’être satisfait de ses progrès.»


Une école prisée

Intégrer l’école primaire Pierre-de-Coubertin n’est pas évident. Avant chaque rentrée, la direction recoit près de 75 demandes pour seulement 40 places en 1ère année. «Puis, de la 2ème à la 6ème année, on accueille au compte-goutte car il y a très peu de départ», précise Stéfano Sabetti. Si «70% environ» des élèves proviennent de Montréal-Nord, ce secteur n’est pas priorisé. «On regarde le bulletin préscolaire puis la motivation des parents», explique le directeur. Une condition est également nécessaire: obtenir de bons résultats en français et en mathématiques.

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