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Elle s’attaque à l’ultramarathon 125 km de Charlevoix

Photo: Photo TC Media-Nathalie Vigneault

La triathlonienne de Montréal-Nord, Caroline Lamothe, s’entraîne six jours par semaine dans le but de réaliser, cet été, l’Ultra-Trail Harricana de 125 km en sentier, ainsi que le «Canada Man/ Woman Xtreme triathlon», deux courses qui prennent respectivement 22 et 15 heures à compléter.

Braver le froid à -17 degrés Celsius pour aller s’entraîner à l’extérieur fait partie de la routine de Caroline Lamothe. «Courir l’hiver, c’est excellent pour moi, car ça reproduit bien la course en sentier. On saute par dessus les bancs de neige, on évite les obstacles. Ça renforce les chevilles et pratique la concentration», dit-elle.

Celle qui cumule depuis une vingtaine d’années les accomplissements sportifs (elle a entre autres sept Ironman, cinq marathons, et deux demi-ironman), s’attaque maintenant à deux courses qui seront ses plus difficiles en carrière.

L’athlète et entraîneuse de 47 ans figure en moyenne dans le top 15 pour son groupe d’âge dans les classements de ses courses. Toutefois, lorsqu’elle s’est inscrite aux 80 km de La Chute du Diable en 2016 et 2017, parmi les plus difficiles au Québec, elle n’a pas réussi à terminer dans les temps requis.

«En 2016, j’ai dû sortir au 38e km, je n’étais pas assez rapide. En 2017, j’ai dû sortir au 72e km, à 8 km de la fin», dit-elle.

«J’ai eu un choc et j’ai vraiment réalisé que j’avais du travail à faire!», lance l’athlète accomplie. C’est donc dire la difficulté de ce type de course qui se déroule dans des sentiers parfois très brutes, en dénivelés, en plus de se dérouler en partie à la noirceur.

Ceci dit, il n’en fallait pas plus pour piquer au vif la marathonienne qui s’est obstinée à se dépasser et qui finalement a découvert une nouvelle passion.

«Aller au bout de ses limites, c’est extrêmement valorisant, on n’en a jamais assez. Lorsque tu as accompli un défi, tu dis wow! J’ai fait ça! J’ai fait quelque chose qui sort de l’ordinaire. Malgré les petites douleurs, les blessures parfois, tu réussis à passer au travers», raconte-t-elle.

Défi extrême

C’est à deux heures du matin, moment où la température minimale peut avoisiner les 5 degrés Celsius et que la noirceur est totale, que le départ de l’Ultratrail Harricana de 125 km dans Charlevoix est donné. Débutant à une altitude de 344 mètres, on complète les premiers 20 km de la course avec une montée de 935 mètres. Et ce n’est que le début.

La course représente un dénivelé total de 4000 mètres. Le temps de parcours alloué est de 23 heures, mais des temps de contrôle sont effectués dès les 60 premiers kilomètres, à différents points de passage.

«Je trouve ça magique en sentier parce que tu n’as pas le temps de penser à rien, tu dois constamment te concentrer à faire attention où tu mets les pieds», raconte Caroline Lamothe.

Il faut donc une préparation irréprochable et un entraînement complet, souligne celle qui dirige le Club de course Synergie à Montréal-Nord.

Le sport est si récent que ceux qui n’ont pas accès à des sentiers chaque jour doivent user d’imagination pour reproduire le défi de la montagne. «Au niveau cardiovasculaire, tu n’es jamais au même rythme. Dans les montées, tu marches, ensuite tu cours à nouveau. Le meilleur entraînement demeure bien sûr en sentier, mais c’est certain qu’à Montréal les occasions sont plus rares. L’idéal est de faire des intervalles irréguliers. L’entraînement dans les escaliers est aussi très bon», dit-elle.

Discipline de fer

Sauf quelques jours pendant la période des Fêtes, Caroline Lamothe ne prend jamais de longs répits de l’entraînement, afin de maintenir un haut niveau de forme physique.

«Je cours pour me rendre au travail ou encore j’y vais à vélo. De plus, j’enseigne 12 heures par semaine en piscine. Je me fixe un nombre de kilomètres dans la semaine, par exemple 50, puis je les fais selon la température. Généralement je fais cinq sorties de course par semaine. L’été je peux me rendre au Mont-Royal à pied, m’entraîner deux heures en montagne, puis revenir en voiture. Je m’oblige une journée de repos par semaine», dit-elle.

À la question : Est-ce qu’on se lasse d’un entraînement aussi intense? «Dans mon cas, si je n’ai vraiment pas le goût d’y aller une journée, je n’y vais pas. C’est très rare parce que d’une part, je varie beaucoup mes exercices et ensuite parce que c’est une vraie passion», conclut-elle.

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