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Transfert d’écoles : une décision irresponsable du ministre selon la CSEM

En réaction à l'entrevue radiophonique du ministre Roberge, la CSEM a convoqué mardi une conférence de presse. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

La Commission scolaire English-Montréal (CSEM ) dénonce le manque de respect du ministre Roberge, qui a annoncé ce matin à la radio vouloir aller de l’avant avec le transfert d’écoles.

Du côté de la CSEM, on déplore avant tout un manque total de communication et de compréhension de la part du ministre Roberge. « La façon dont il agit est vraiment irrespectueuse envers notre communauté », lance la présidente de la commission, Angela Mancini. Nous n’avons pas encore eu de confirmation, mais il a affirmé à la radio qu’il irait de l’avant avec le transfert. »

Elle ajoute avoir été incapable de contacter le ministre, déplorant avoir appris la nouvelle ce matin par les médias, plutôt que par celui-ci. « C’est irresponsable de sa part, et nous sommes bien déçus. Je suis surprise qu’il agisse ainsi, alors qu’il est lui-même un père et un enseignant. Il devrait pourtant devoir comprendre les inquiétudes des parents et du personnel de nos écoles. Ce genre d’annonce ne devrait pas avoir lieu à la radio. »

La députée libérale de Jeanne-Mance–Viger, Filomena Rotiroti, déplore pour sa part l’impulsivité du ministre Roberge. « Je pense qu’on l’a tous appris ce matin à la radio, se désole-t-elle. Il va déplacer près de 1 000 enfants dans le réseau anglophone, mais on ne sait pas où ils seront relocalisés et il n’a jamais fait mention de son plan de transition. »

Elle doute d’ailleurs que le transfert soit suffisant pour combler le problème du manque de classe dont souffre la CSPI « J’ai une pensée pour les enfants des deux réseaux, ajoute la députée. Cette explosion démographique continuera de s’amplifier. Je pense que le problème demeure et j’ose espérer que le ministre nous présentera un plan à long terme. »

De difficiles négociations
En avril dernier, la CSEM et la CSPI avaient entamé des discussions afin de pallier un manque de classe du côté de la commission francophone. Devant l’incapacité des deux commissions à en venir à une entente, le ministre Roberge avait lancé en mai un ultimatum. Si aucune entente ne survenait d’ici le 10 juin, il imposerait le transfert des écoles primaires General Vanier et Gerald McShane, ainsi que de l’école secondaire John Paul I.

De son point de vue, la CSPI tient également une grande part de responsabilité dans le cours des événements. « À partir du moment où le ministre a désigné trois écoles qui leur seraient accordées après une date butoir, il n’avait aucune raison de négocier de bonne foi », accuse Mme Mancini. Cet avis est également partagé par Andrew Ross, commissaire-parent à la CSEM. « C’est un défi de négocier avec un partenaire qui n’est pas ouvert à la collaboration », lance-t-il.

Pour eux, la solution la plus simple aurait été une cohabitation entre les élèves des deux commissions scolaires. Mme Mancini donnait d’ailleurs en exemple le cas de l’école FACE, gérée conjointement par la CSDM et la CSEM, pour montrer que cela aurait été parfaitement possible. Une solution qu’avait toutefois écartée la CSPI.

Pour l’instant, ils affirment tous deux que la commission évaluera toutes ses options, dont celle de se tourner vers les tribunaux. Le conseil des commissaires de la CSEM se réunira d’ailleurs mercredi soir à ce propos.

Des parents consternés
Sur place, la plupart des parents se disaient trop déçus et frustrés pour commenter. Pour sa part, Carmena, qui a trois enfants à l’école General Vanier, ne sait trop comment réagir. « On ne sait pas encore ce qui va se passer, on attend encore de voir une annonce officielle. On reste évidemment très attaché à l’école. » « Le ministre montre que notre voix n’a aucune importance », lance un autre parent près d’elle.

À l’entrée de l’école Gerald McShane, Peter Roth, père d’un enfant autiste, envisage l’avenir avec appréhension. « C’est mettre un pansement sur un gros problème. Ils devraient construire d’autres écoles au lieu de prendre les nôtres. Ils auraient dû au moins donner du temps aux parents pour s’ajuster. » Il ajoute que l’expérience sera certainement traumatisante pour son fils. « Nous vivons à quelques minutes à pied et maintenant nous ne savons même pas où il va aller », ajoute-t-il.

« Je n’aime pas la façon dont il a fait ça, pense pour sa part Anna Mormina, venue chercher ses deux enfants. On aurait dû avoir un an pour se préparer. Je ne sais pas où mes enfants vont aller en septembre ! »

 

Au moment de mettre sous presse, il n’avait pas encore été possible d’obtenir une réaction de la CSPI.

Avec la collaboration de Olivier Faucher

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