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Les Bad Boys du rire à Hoodstock: Rire pour mieux réfléchir

Bad Boys du rire
Des membres des Bad Boys du rire. De gauche à droite: Oussama Fares, Uncle Phil, Donino et Renzel Dashington Photo: Olivier Faucher - Métro Média

Invité à faire rire le public du festival Hoodstock, le collectif les Bad Boys du rire propose un humour auquel un quartier comme Montréal-Nord pourra facilement s’identifier. Les humoristes espèrent inspirer des jeunes du quartier en étant l’exemple de réussite des communautés culturelles en humour qu’eux-mêmes auraient aimé avoir. Le Guide a rencontré quatre de ses membres : Renzel Dashington, Dolino, Uncle Phil et Oussama Fares.

Au-delà de la blague et de la rigolade, Les Bad Boys du rire envoient un message très clair simplement par leur existence, selon leur fondateur, l’homme d’affaires et humoriste Renzel Dashington. « Il y a peu d’espace pour les premières générations de Canadiens pour performer devant un public qui leur ressemble, devant une structure qui comprend la diversité. Les Bad boys du rire c’est la réponse à ça », explique-t-il.

Ce ne sont pas tous les humoristes qui feront un numéro sur un mot créole mal employé par des Montréalais. Or, c’est justement le type de gag qui caractérise les Bad Boys du rire. « Il y a une règle dans giou, et giou n’est jamais dans le congélateur », lance Renzel Dashington en se moquant des Québécois qui utilisent cette expression qui veut dire « délicieux », lors d’un stand up. Le public éclate de rire.

Ce collectif d’humoristes, qui comprend majoritairement des hommes racisés, s’est fondé sur le potentiel que montrait la réussite de Sugar Sammy. Notre courage s’est trouvé dans son succès, commente M. Dashington. Ce n’était plus un gros risque après ça. »

Ce potentiel : un marché composé de descendants d’immigrants ou de Canadiens de première génération, qui ne demandaient qu’à rire en entendant parler de leur réalité.

Cet été, le collectif a été invité aux festivals Zoofest et au Grand Montréal Comique. Il performe régulièrement dans différents bars et salles de la région de Montréal.

Un vécu commun

Un lien particulier unira ces humoristes et le public du festival Hoodstock. « Techniquement, on a tous vécu dans différents quartiers qui ressemblent à Montréal-Nord », souligne Uncle Phil.

Certains des membres ont vécu dans l’arrondissement. C’est le cas de M. Dashington, qui y a grandi, et d’Oussama Fares, qui y vit toujours.

« Revenir dans le hood pour faire un show complètement Montréal-Nord, c’est assez politique », –Oussama Fares, humoriste

« Quand tu es un autre, ton quartier devient non important dans l’espace montréalais, pense pour sa part Renzel Dashington. Tu t’identifies à cette existence qui est un peu en parallèle du tronc commun. Tes parents sont immigrants, ça veut dire certaines choses. »

Un spectacle qui « marquera l’histoire »

Les Bad Boys du rire anticipent avec engouement le spectacle qu’ils donneront gratuitement au festival Hoodstock. « Je pense qu’on va marquer l’histoire, lance Renzel Dashington. Je crois qu’il y aura un avant et un après ce spectacle-là. »

Le collectif voit cet événement comme une première. « Je crois qu’il va y avoir des gens dans le public qui vont réaliser qu’être humoriste, c’est possible, mentionne M Dashington. On fait ça pour ces gens-là »

Âgé de 38 ans, Uncle Phil ne voyait jusqu’à récemment pas de place pour lui dans une industrie de l’humour homogène. « Plus jeune, si j’avais vu un spectacle comme ça, peut-être que j’aurais commencé plus tôt. Ça fait un an et demi que je fais de l’humour. Si j’avais vu Bad Boys du rire peut-être il y a 10 ans, 15 ans, qui sait où j’en serais rendu aujourd’hui? »

De son côté, Dolino est également d’avis que ce spectacle sera une découverte pour le public nord-montréalais. Il pense que les jeunes du quartier et les communautés immigrantes ne consomment pas beaucoup d’humour, faute d’accès à celui-ci. « Ça va être une opportunité pour eux de voir en live c’est quoi du stand up humoristique et en plus c’est gratuit », dit-il.

Les Bad Boys du rire performeront à partir de 20h à l’espace Lapierre dans le cadre du festival Hoodstock, le 21 septembre.

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