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L’Espace Lapierre finalement inauguré

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L’Espace Lapierre finalement inauguré le 20 septembre Photo: Olivier Faucher - Métro Média

Après plusieurs années de planification et d’aménagements éphémères, l’Espace Lapierre a finalement pris forme de façon permanente. Ce lieu semi-public servira à la fois à tisser des liens dans la communauté, tout en étant un poumon vert dans un quartier très asphalté.

Dans les cours de quatre immeubles de la rue Lapierre se trouve maintenant un endroit qui contraste avec l’asphalte habituelle qu’on a maladroitement cru bon d’installer, il y a des décennies.

Propriétaire de ces immeubles, La Société d’habitation populaire de l’Est de Montréal (SHAPEM) a lancé ce grand projet il y a plus de quatre ans. « C’est pour que les gens ne soient pas enfermés dans leur logement en ayant peur l’un de l’autre ou en se regardant de loin, malgré des différences culturelles, économiques, sociales », explique la directrice générale adjointe de la SHAPEM, Gabrielle Neamtan-Lapalme.

Cela explique pourquoi l’Espace Lapierre est ouvert au public, bien qu’il soit sur un terrain privé.
Plusieurs organismes et partenaires ont contribué à la réalisation de ce projet d’envergure. L’arrondissement, Parole d’excluEs, Café jeunesse multiculturel et Le Conseil régional de l’environnement de Montréal, en font partie.

Tisser des liens

Le rue Lapierre n’a pas une réputation enviable en raison de tensions sociales, notamment causées par la criminalité. « Il y a beaucoup d’images négatives qui se véhiculent, mais je trouve qu’au contraire, il y a une solidarité incroyable entre les gens », pense Mme Neamtan-Lapalme.

Cette solidarité, l’organisme Parole d’ExcluEs tente quotidiennement de la renforcer. Il s’est chargé de la mobilisation des citoyens lors du projet. Ceux-ci ont d’ailleurs bâti une partie de l’Espace Lapierre.

« L’idée, c’est que Parole d’ExcluEs et la SHAPEM travaillent en même temps. On ne peut pas améliorer le bâti sans les relations sociales et la cohabitation », fait valoir la coordinatrice générale de Parole d’ExcluEs, Bochra Manaï. L’organisme loge dans un local des immeubles en question.

Un projet vert

Comme c’est le cas de bien des blocs appartements du quartier, les cours des résidents de la rue Lapierre ont été asphaltées dès la construction des blocs appartement, il y a des décennies. Le simple fait de verdir ces espaces constitue un « rattrapage historique », selon l’architecte paysagiste de Parole d’excluEs, Ismael Hautecoeur.

« À l’époque, c’était plus simple d’asphalter, raconte M. Hautecoeur. On ne voulait pas se casser la tête et on ne se posait pas de question environnementale. Aujourd’hui, on procède au désasphaltage des cours d’école, des espaces publics. C’est compliqué et ça coûte une fortune. »

M. Hautecoeur remarque que, depuis la construction des immeubles, peu de propriétaires du quartier ont fait un effort pour verdir leur terrain. Lorsqu’il a été informé du projet et qu’il a été appelé à participer à celui-ci, le voisinage s’est d’abord montré sceptique quant à son concept, selon M. Hautecoeur. « On n’est pas dans un quartier où il y a des propriétaires habitants qui aménagent leurs espaces, observe-t-il. Ce sont des locataires qui sont un peu laissés à eux-mêmes. Ça a créé une culture de défaitisme. »

Après plusieurs prototypes éphémères pour « tester les dynamiques sociales », M. Hautecoeur est confiant que l’aménagement permanent l’Espace Lapierre sera bien entretenu par la communauté. « Un espace qui est aménagé et approprié, en général, n’est pas vandalisé, mentionne-t-il. Les gens respectent beaucoup plus les endroits qui transmettent le message que quelqu’un s’en soucie. »

La SHAPEM en terrain connu

Plus grand OBNL de logement social œuvrant à Montréal-Nord, la SHAPEM est également derrière le projet similaire « la voisinerie », qu’elle a inaugurée en 2012 à l’îlot Pelletier. Ces espaces communs servent à « développer le sentiment d’appartenance pour faire en sorte que les gens aient envie de rester à Montréal-Nord, souligne Mme Neamtan-Lapalme. C’est la cohabitation qu’on vise, et le verdissement est un moyen de le faire ». La SHAPEM possède environ 500 logements dans l’arrondissement et 1700 au total dans l’est de l’île.

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