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COVID-19: appel à la mobilisation pour maintenir l’aide alimentaire

bénévole Montréal Nord
L'organisme les Fourchettes de l'Espoir fait partie des organismes faisant état d'un besoin criant de livreurs bénévoles. Photo: Olivier Faucher - Métro Média

Des organismes œuvrant en dépannage alimentaire s’attendent à être sollicités de plus en plus alors que le nombre de travailleurs en congé forcé augmente en raison de la COVID-19. Ils appellent déjà à la mobilisation pour préserver ce qu’ils qualifient de service essentiel.

«On cherche du monde qui a plus de 16 ans et qui est capable de faire du travail léger d’entrepôt», explique Richard Daneau, directeur général de Moisson Montréal.

En début de semaine, l’organisme est confronté à une baisse du nombre de ses bénévoles en raison de plusieurs désistements. Bien que la principale banque alimentaire de la métropole assure que des mesures ont été prises par pour sécuriser son environnement de travail, il n’est pas facile de convaincre les volontaires de continuer à prêter main-forte.

«Ce n’est pas la fin du monde, mais ça ne pourra pas être comme ça tous les jours. Ça va finir par nous limiter dans nos capacités à rendre les services aux organismes et aux gens qui ont faim», fait valoir M. Daneau.

Jusqu’à tout récemment, plus d’un demi-million de personnes avaient recours aux services d’aide alimentaire. Le nombre de prestataires risque toutefois d’augmenter substantiellement au cours des semaines à venir, notamment en raison des mises à pied qui semblent inévitables dans la foulée des mesures d’urgence adoptées pour freiner la propagation de la COVID-19.

«Les gens qui vont aujourd’hui au comptoir alimentaire, il n’y a rien qui indique que le coronavirus va améliorer leur situation», souligne M. Daneau.

Hausse à prévoir?

À Montréal-Nord, l’organisme les Fourchettes de l’Espoir continue d’offrir son service de dépannage alimentaire, sur rendez-vous uniquement. Sa directrice, Brunilda Reyes, se prépare pour une hausse éventuelle des besoins dans le quartier.

«Si la situation actuelle se maintient plus de deux semaines, on va avoir une augmentation de demandes», prévoit-elle.

Pour le dépannage, l’organisme dépend de Moisson Montréal. Toutefois, il offre aussi un service de popote roulante de repas chauds qui risque aussi de devenir de plus en plus sollicité par les aînés du quartier.

Mme Reyes se dit prête à doubler, voire tripler ses livraisons. Mais pour y arriver, il lui faudra de nouveaux volontaires. La majorité des bénévoles actuels sont des personnes âgées qui doivent s’isoler pour se protéger. Mme Reyes fait donc un appel aux plus jeunes.

«Si on veut augmenter la demande, on doit faire un appel à la communauté pour que les personnes en bonne santé, les étudiants qui ne sont pas à l’école viennent faire la distribution de repas», lance-t-elle.

À Saint-Léonard, la hausse des besoins se fait déjà sentir chez l’organisme Association Alerte Providence. «On a eu plus de demandes parce que les enfants sont à la maison, mentionne la directrice Paula Alerte. On doit fournir comme si on était à la semaine de relâche.»

Prêts à livrer 200 repas de plus

Dans Mercier, la baisse de la demande des CPE donne une marge de manœuvre à l’organisme Le Sésame. «On est capable encore de prendre au moins 200 autres inscriptions», informe le directeur Stéphane Tremblay.

Le Sésame offre du soutien alimentaire à faible coût à travers une variété de services, comme la livraison de repas chauds, de repas congelés et de fruits et de légumes frais. M. Tremblay indique que lui et son équipe «travaillent étroitement» avec le CLSC pour faire la promotion de ce service auprès des aînés qui n’étaient pas déjà inscrits. Il ajoute que le service est également offert à toute la population dans le besoin.

Comme tous les organismes contactés, Le Sésame s’est ajusté dans ses opérations en suivant les recommandations de la santé publique. «Les livreurs ont des gants et respectent une distance de deux mètres. Ils peuvent même laisser le repas au bas de la porte», explique M. Tremblay.

L’approvisionnement, devrait-on s’en préoccuper?

«Si la situation ne se détériore pas de façon dramatique, il ne devrait pas y avoir de problème au niveau de l’approvisionnement, soutient Richard Daneau, directeur général chez Moisson Montréal. Ce sont les sons de cloche qu’on a des gens qui connaissent ça. C’est sûr que si demain matin, les relations se cristallisent entre le Canada et les États-Unis et qu’il n’y a pu aucune transaction à la douane, on peut imaginer toutes sortes de scénarios. On ne devrait pas se soucier de cela si les choses se font de façons réfléchies et orchestrées.»

 

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