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Un ramadan fêté à la maison pour les musulmans montréalais

Photo: 123rf

Le ramadan sera difficile cette année pour plus de 100 000 musulmans montréalais qui devront s’abstenir des prières de groupes et des grands rassemblements familiaux. En contexte d’urgence, ne pas remplir des obligations religieuses ne sera toutefois pas considéré comme un péché pour ces fidèles.

«Ça me fait mal au cœur de voir la mosquée fermée et de ne pas pouvoir y aller pour faire la prière obligatoire le vendredi, mais on ne peut pas, exprime l’ex-imam Hassan Guillet.

Traditionnellement, les rassemblements sont au cœur du mois du ramadan, où les musulmans doivent jeûner du lever au coucher du soleil.

«C’est une occasion où les grandes familles se rassemblent, explique M. Guillet. Il y a aussi la prière de groupe à la mosquée, ce qu’on appelle la prière nocturne. Souvent, les mosquées sont pleines à craquer. Beaucoup de gens qui ne fréquentent pas la mosquée de façon régulière, le ramadan pour eux, c’est le mois pour charger leur batterie spirituelle.»

Cette année, le mois du ramadan débute le 23 avril et se termine le 23 mai.

Pas un péché

Cette année, coronavirus oblige, il faudra toutefois célébrer à la maison.

«Le mois qu’on aime autant va être notre seul invité et les pratiques religieuses et les rituels vont être effectués chez nous», illustre le conseiller de Ville de Montréal-Nord Abdelhaq Sari, qui a contribué à la création d’une vidéo pour sensibiliser les musulmans canadiens aux consignes de la Santé publique.

Si rester à la maison veut dire mettre de côté certaines obligations religieuses qui viennent avec le mois du ramadan, cela ne signifie pas que les fidèles commettront un péché.

«On dit que les urgences atténuent les obligations et que la vie humaine est sacrée, mentionne M. Guillet. Si on a le choix entre sauver une vie et une obligation religieuse, on doit choisir la vie humaine.»

Ce ne serait non plus pas la première fois dans l’histoire que les musulmans seraient appelés à rester chez eux pour une prière qui doit habituellement se faire à la mosquée.

«Il y a un exemple dans l’histoire, vers 1400, où on a dit aux fidèles de prier chez eux au lieu de la mosquée en raison de la pluie», fait savoir le vice-président de l’Association musulmane de Montréal-Nord, Adbelaziz Rzik.

Ce dernier affirme que le message a été bien compris dans sa communauté grâce aux communications que son association a émises sur Facebook.

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