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Interpellations policières: la nouvelle politique du SPVM jugée insuffisante

Pierreson Vaval
Dans Rivière-des-Prairies, Pierreson Vaval, estime que la politique n'est pas claire. Photo: Quentin Parisis - Informateur Rivière-des-Prairies

La nouvelle politique du SPVM pour remédier au profilage racial est accueillie froidement à Montréal-Nord et à Rivière-des-Prairies. Les balises censées éviter les interpellations basées sur des motifs discriminatoires manquent de clarté, estiment des intervenants.

En vertu de la politique dévoilée mercredi, les policiers devront baser leurs interventions sur des « faits observables » dès cet automne. Ils devront les identifier sur une nouvelle fiche qui comprendra également les raisons de l’interpellation et le contexte.

«Il y’a beaucoup de zones grises», estime Me Marie-Livia Beaugé, avocate à la clinique juridique de Montréal-Nord et membre de Hoodstock, un organisme qui vise à établir une justice alternative à Montréal-Nord. Ce ne seront pas tous les policiers qui rempliront la fiche selon elle, puisqu’aucune conséquence n’est prévue pour ceux qui ne le feront pas.

«Il faut qu’il y’ait de réelles conséquences pour les policiers qui vont arrêter des personnes sans motif.» -Me Marie-Livia Beaugé, avocate à la clinique juridique de Montréal-Nord

Le directeur d’Équipe RDP, un organisme qui travaille avec les jeunes marginalisés de Rivière-des-Prairies, est lui aussi sceptique. «C’est quoi les faits? Qu’est-ce qui est observable? se demande Pierreson Vaval. Un individu de couleur noire qui se promène avec un chandail d’une certaine couleur, est-ce que c’est un fait observable?»

Des éléments manquants, selon Nathalie Pierre Antoine

Pour Nathalie Pierre Antoine, conseillère d’Ensemble Montréal dans le district de Rivière-des-Prairies, la politique manque de profondeur. Elle aurait voulu y voir de réelles conséquences pour les policiers qui arrêtent des personnes sans motif.

Selon elle, les policiers devraient également être tenus d’informer les citoyens de leurs droits lors des interpellations, comme cela se fait en Ontario par exemple. Elle croit que la politique aurait également dû inclure des recours pour les personnes qui s’estiment discriminées.

«Je m’attendais à quelque chose de plus encadrant. Ce sont des mots, mais qu’est-ce qu’il y’aura de plus?», laisse-t-elle tomber.

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