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Des élèves veulent un meilleur traitement des plaintes à l’école

Le collectif Béliers solidaires avait manifesté cet automne devant l'école Henri-Bourassa, demandant des changements profonds pour lutter contre le racisme à l'école. Photo: Naomie Gelper/Archives Métro

Une pétition lancée par le collectif des Béliers solidaires presse le gouvernement de réformer le Protecteur de l’élève afin d’améliorer le mécanisme de plaintes pour des situations vécues à l’école.

Lancée sur le site de l’Assemblée nationale du Québec, la pétition qui prend fin le 31 janvier a récolté 275 signatures. Elle demande notamment que le Protecteur de l’élève devienne un mécanisme de plainte indépendant des centres de service scolaires, qu’il soit plus accessible et plus transparent et qu’il prévoie «des sanctions sévères contre les actes de violence et d’intimidation à caractère discriminatoire.»

En octobre, le collectif Béliers solidaires formé d’élèves et d’anciens élèves de l’école Henri-Bourassa avait publiquement dénoncé un enseignant aux propos offensants et le traitement des plaintes des élèves par la direction de l’école.

«Les élèves et leurs parents ont fait la chose logique de faire confiance au système, relate Gio Olmos. Ils ont confié à la direction leur histoire en pensant qu’elle allait s’en charger. Le Protecteur de l’élève n’est pas un outil qui nous a été rapporté comme étant l’une des ressources qu’on avait.»

«Ça n’aurait pas perduré»

La députée de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille, porte cette pétition à l’Assemblée nationale. Elle pense que la situation de l’école Henri-Bourassa «n’aurait pas perduré» si le mécanisme de plainte avait été plus accessible et plus indépendant.

«La réforme ferait en sorte que la plainte serait directement reçue par le bureau du Protecteur de l’élève qui la traiterait indépendamment, explique-t-elle. Actuellement, le mécanisme est lourd et complexe. Il ne garantit pas nécessairement une neutralité et une protection de l’élève.»

Le Parti libéral du Québec, dont elle est membre, avait pressé cet automne le ministre de réformer la loi sur le Protecteur de l’élève. Le ministre Roberge avait alors réitéré son intention d’agir en ce sens.

Une experte prône la proximité

Selon une étude de la Chaire de recherche Bienêtre à l’école et prévention de la violence de l’Université Laval, environ un élève québécois sur 10 subit au moins une agression verbale ou physique chaque année de la part du personnel scolaire.

Pour la titulaire de cette Chaire, Claire Beaumont, le Protecteur de l’élève «doit être réformé», mais la nouvelle forme qu’il doit prendre doit être débattue.

L’experte pense toutefois que cette instance doit rester une option de dernier recours.

«Il faut penser à une façon, le plus près possible des élèves dans les écoles, de trouver une oreille attentive pour que ces comportements-là cessent.»

Elle reconnaît toutefois qu’il est «très long» pour qu’un dossier se rende jusqu’au Protecteur de l’élève, ce qui «n’est pas souhaité».


Qu’est-ce que le protecteur de l’élève ?

En vertu de la loi actuellement en place, chaque centre de services scolaires dispose d’un Protecteur de l’élève dont la mission est de traiter indépendamment les plaintes à l’endroit d’un service rendu par le Centre de services. Plusieurs étapes doivent toutefois être franchies avant qu’une plainte n’aboutisse sur son bureau.

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