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Programme BLUES: le nombre d’étudiants double à Calixa-Lavallée

Photo: Métro

Une quarantaine d’élèves, deux fois plus que l’année dernière, ont montré des symptômes dépressifs dans un test de dépistage du programme BLUES mené auprès de la totalité des étudiants de secondaire 3 à l’école Calixa-Lavallée.

Pour Vincent Courtemanche et Magaly Huaracha, psychoéducateurs à l’école de Montréal-Nord, cette augmentation était à prévoir.

«La motivation scolaire est plus difficile, on voit plus d’absentéisme. L’anxiété de performance, le stress, la panique, tout ça se multiplie dans le contexte et affecte la concentration des jeunes. Une jeune fille a perdu trois membres de sa famille au COVID-19, elle est à l’école aujourd’hui»– Magaly Huaracha

«Certains élèves ont plus de difficulté d’adaptation en raison de leur situation socio-économique. La pandémie augmente encore d’un cran ces difficultés», affirme M. Courtemanche.

D’après les deux psychoéducateurs, leurs étudiants sont bien outillés avec le programme d’intervention qui fait ses preuves depuis 5 ans à l’école Calixa-Lavallée.

D’origine américaine, le programme traduit et adapté au Québec par l’organisme Boscoville offre des résultats enviables aux écoles qui en font usage. «La démarche BLUES réduit de 6 à 8 fois les risques de faire une dépression sévère», affirme Jessica Comeau Audigé, responsable du programme.

Jeunes invisibles

L’étape du dépistage est primordiale dans le processus d’intervention : aucun jeune n’est laissé à lui-même. «On remet à tous les jeunes de secondaire 3 un formulaire à remplir qui vise à évaluer sa condition psychologique. Si on ne faisait pas cela, personne ne saurait que plusieurs souffrent en silence. Ça nous permet de dénicher les cas autrement invisibles», affirme Magaly Huaracha.

Six cohortes de 6-7 élèves ont été assemblées avec les jeunes à risque de développer une dépression. Au cours de six ateliers de 1h15, les élèves participent à des activités visant à les outiller à affronter leur situation.

«C’est une approche cognitive comportementale. On amène nos jeunes à changer leurs pensées négatives en leur montrant à voir les choses différemment. Ces jeunes-là n’ont souvent pas d’endroits où s’exprimer ouvertement», affirme Mme. Huaracha.

«On veut qu’ils agissent sur leurs pensées et leurs comportements, qu’ils se réactivent en faisant des choses qu’ils aiment. Dans ces ateliers, les jeunes vont s’entraider en recadrant les pensées des autres», ajoute M. Coutemanche.

L’âge déterminant

Les élèves de secondaire 3 sont exclusivement visés par le programme BLUES à l’école Calixa-Lavallée. Les recherches démontreraient que l’impact d’une intervention comme celle-ci est particulièrement marqué à cet âge, selon le psychoéducateur.

«Pour tous les autres jeunes, nous avons créé un important filet de sécurité. Les parents, les enseignants, les psychoéducateurs et des organismes sociaux comme Jeunes en Tête assurent que tous les étudiants aient accès à des ressources dans ces temps difficiles», conclut Vincent Courtemanche.

En attendant le retour à la normale, les élèves de premier cycle se rendent à l’école toute la semaine alors qu’au deuxième cycle, c’est un jour sur deux. Le poids sur leurs épaules cependant, est là à temps plein.

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