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«La peur est présente» chez les jeunes de Montréal-Nord

Malcom-Che Ismé-Philoctète s’est habitué aux coups de feu à Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies.
Malcom-Che Ismé-Philoctète s’est habitué aux coups de feu à Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies. Photo: Xavier Bourassa/Métro

Trois fusillades le 28 août, quatre le 28 novembre et deux le 30 janvier, les conflits violents se succèdent de manière alarmante à Montréal-Nord. Au-delà des victimes, c’est les traumatismes pour la jeunesse de l’arrondissement que craignent des organismes locaux.

Malcom-Che Ismé-Philoctète est un jeune homme qui fréquente le quartier depuis plusieurs années. Selon lui, les coups de feu sont devenus chose commune dans le nord-est de l’île de Montréal.

«Je ne suis pas craintif puisque ce genre de truc arrive souvent. Mais même avant le couvre-feu, je préfère souvent ne pas traîner dans les rues quand il commence à faire nuit», confie-t-il à Métro.

Toutefois, plusieurs organismes locaux craignent l’impact qu’auront ces évènements sur la jeunesse nord-montréalaise. Slim Hammami, du Café-jeunesse multiculturel, décrit le climat hostile dans lequel se sont retrouvés plusieurs jeunes de l’arrondissement.

«C’est exceptionnel parce que cette situation de violence extrême dure depuis plus d’un an. La peur est présente chez les jeunes, ce qui pourrait les pousser à s’armer pour se défendre. Cela doit cesser rapidement», affirme-t-il.

Déjà rudement éprouvée par la COVID-19, la communauté de Montréal-Nord voit ses difficultés habituelles exacerbées encore un peu plus, d’après la directrice du Centre jeunesse l’Escale Sophie Laquerre-Duchesne. Les jeunes, bien qu’ils aient une réaction variable à ces évènements violents, sont une grande source de préoccupation pour l’organisme.

«Certains vont être traumatisés, d’autres vont rester chez eux et faire de l’anxiété. Mais le plus inquiétant, ce sont les jeunes qui s’y sont adaptés à ce climat de violence» – Sophie Laquerre-Duchesne

Un mot de la mairesse

Jeudi, la mairesse Valérie Plante et le directeur du SPVM Sylvain Caron tenaient un point de presse à Rivière-des-Prairies pour lancer un appel à la collaboration d’Ottawa dans la lutte contre la violence impliquant les armes à feu.

Alors qu’une importante opération policière concernant un homme barricadé dangereux était en cours sur le boulevard Pie IX à Montréal-Nord, la mairesse a tenu à exprimer qu’elle et son équipe mettaient les bouchées doubles face à la recrudescence de conflits violents dans l’arrondissement.

«C’est très inquiétant. Avec tout ça, nous allons prendre des actions plus fortes. Je tenais cependant à m’adresser aux jeunes: on croit en eux, on est derrière eux. On veut leur donner le meilleur dans les circonstances actuelles».

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