Soutenez

Cultes clandestins: des églises de Montréal-Nord s’insurgent

Un maximum de 10 personnes peut faire partie de l’assistance d’un lieu de culte.
Un maximum de 10 personnes peut faire partie de l’assistance d’un lieu de culte. Photo: Xavier Bourassa/Métro Média

Le rassemblement récent d’une centaine de fidèles à l’intérieur de la Good News Chapel, une église du nord-est de l’île, a semé l’émoi chez plusieurs communautés religieuses de Montréal-Nord.

Rejoints par Métro, nombre d’acteurs religieux s’insurgent de voir certaines églises faire fi des règlements dans la région.

Joseph Jr. Clorméus, du Conseil des leaders religieux de Montréal-Nord (CLRMN), croit que ce type d’initiative clandestine est regrettable pour l’ensemble de la communauté religieuse.

«Les leaders religieux doivent s’intéresser tant à la santé spirituelle qu’à la santé physique de leurs membres par amour pour eux et également par éthique dans un contexte où tous les pans de la société consentent à d’énormes sacrifices», a-t-il commenté.

Considérablement limités dans le nombre de personnes autorisées à assister aux cultes religieux, plusieurs établissements de Montréal-Nord ont opté pour la mise en ligne de leurs services spirituels.

L’Assemblée d’Alliance Évangélique, sur l’avenue Pelletier, est l’une des nombreuses institutions qui a transformé sa pratique du tout au tout au cours de la dernière année. Son pasteur, Jean-Marc Pétion, partage un passage de la Bible pour témoigner de son désaccord face à la désobéissance civile.

«Nous devons nous soumettre aux lois du gouvernement, celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, le livre sacré est clair à ce sujet.» – Jean-Marc Pétion, pasteur

Prières virtuelles

Alors qu’une assistance maximale de 10 personnes est autorisée dans les lieux de culte actuellement, le pasteur Pétion préfère donner ses services virtuellement. À partir des plateformes telles que GoToMeeting, il affirme apporter du «réconfort» dans un moment où les pratiquants vivent «un stress mental important».

Nadège, mère de trois jeunes enfants, participe jusqu’à cinq fois par semaine aux prières en ligne. Grâce à la foi, elle affirme avoir surmonté les difficultés des temps présents.

«La chaleur m’a manqué oui, mais ça demeure un plaisir de voir les autres fidèles à travers l’écran. C’est comme ça que notre famille est passée à travers. Sans la foi, ça aurait été bien pire», confie-t-elle.

Le pasteur Édouard Jean-Pierre, de l’Église de Dieu de la prophétie de Montréal Nord-Ouest, donne la prière à partir de son domicile. Le dimanche, il affirme qu’un peu plus de 200 fidèles prennent part à son service.

«Les gens ont besoin de Dieu, ils survivent beaucoup par l’espoir en ce moment. Nous, on les tient pour qu’ils puissent continuer à triompher».

L’exception?

Si dans de nombreux cas la communauté de foi s’est adaptée au rythme des restrictions sanitaires, certains acteurs religieux sentent une certaine indifférence des instances gouvernementales à leur endroit.

«Il y a une méconnaissance [du fait religieux]. De son apport et de son essentialité dans la vie de plusieurs Québécois que la pandémie a ébranlés. Il devient évident que tous les rassemblements ne peuvent avoir le même statut», plaide M. Clorméus.

Comme d’autres, il souhaiterait qu’une mention plus explicite soit faite par rapport aux lieux de cultes dans les décrets de l’État sur les urgences sanitaires, leur accordant ainsi un caractère distinctif.

«Les flous dans les décrets sont souvent vécus comme étant l’expression d’un mépris des acteurs gouvernementaux de tout ce qui est religieux», conclut Joseph Jr. Clorméus.

Le Conseil des leaders religieux de Montréal-Nord, cependant, craint les conséquences «désastreuses» auprès des congrégations restantes si la situation venait à perdurer.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.