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Vivifier les jeunes par l’activité physique

Haruna Ba sort chaque matin dvec son groupe de jeunes pour une séance de plein-air.
Harouna Ba enseigne le patin à des enfants de pré-maternelle sur une patinoire de Montréal-Nord. / Josie Desmarais Photo: Josie Desmarais/Métro

Beau temps comme mauvais temps, Harouna Ba et son groupe de maternelle quatre ans vont à l’extérieur. Que ce soit dans une ballade de quartier, une séance de patinage au parc Sauvé ou une simple période de glisse, les jeunes progressent dans leurs apprentissages. Et le sport en est un facteur déterminant, selon l’enseignant.

Loin de son Sénégal natal où la pédagogie nature est couramment pratiquée, M. Ba sourit aujourd’hui à l’idée d’enseigner sur patins dans un pays nordique.

«Je ne connaissais pas la neige en arrivant ici il y a dix ans. Mais il n’y a pas de miracle. Comme je dis aux jeunes, il a fallu que je tombe deux trois fois avant de pouvoir y arriver.»

Avec le budget scolaire (du programme Volet Parents) et les dons généreux de ses amis, Harouna Ba s’est procuré quelques paires de patins d’occasion. Actuellement, sa classe dispose de 17 équipements complets, comprenant des casques et des barres de pratique.

Chaque matin, c’est un minimum de 1h30 qui est consacré aux activités extérieures dans la classe de M. Ba.

«Les jeunes travaillent leur persévérance, l’autonomie, la motricité globale et fine. Des concepts qui peuvent sembler abstraits en classe prennent tout leur sens lorsqu’ils peuvent le vivre.»

L’enseignant fait réaliser aux petits que leur parcours autour de la patinoire forme un cercle, que les boules de neige qu’ils ont façonnées peuvent être comptées, que les panneaux de signalisation qu’ils ont croisés ordonnent le trafic et leur permet de traverser.

Pour Harouna Ba, les jeunes sont motivés dans leur apprentissage par le désir d’exploration et le plaisir de bouger.

«À cet âge, les jeux libres occupent une grande place dans leur développement. Les jeunes s’ennuient après 30 minutes s’ils ne sont pas stimulés. Il ne faut pas trop que ce soit théorique.»

Après s’être exercé, l’heure du midi arrive et le groupe s’attaque au dîner avec appétit. Le moment de détente qui suit est mieux accueilli qu’à l’habitude.

«C’est une bonne routine pour ceux qui ont des problèmes d’attention. À mon arrivée au Québec, on m’aurait considéré hyperactif moi-même, car dans mon pays, on bouge tout le temps. Pour ma part, j’ai appris avec le karaté à canaliser ces énergies.»

 Du Sénégal à ici

Inspiré par son éducation sénégalaise, M. Ba tente de stimuler l’imaginaire des jeunes en mettant de l’avant un enseignement combinant les méthodes d’ici et d’ailleurs. L’exploration et la proactivité sont au centre de cette stratégie, laquelle semble bien plaire au jeune groupe de Montréal-Nord.

Haruna Ba avec son groupe de jeunes à la patinoire du parc Sauvé.
Haruna Ba avec son groupe de jeunes à la patinoire du parc Sauvé.

Des parents rapportent même à l’enseignant l’enthousiasme de leurs enfants lorsqu’ils racontent leur journée, une fois à la maison. En seulement dix séances, plusieurs ont cessé d’utiliser les barres de pratique.

«Ces jeunes proviennent d’un milieu pluriethnique avec un contexte socioéconomique particulier, ils n’ont pas nécessairement tous l’occasion de pratiquer le sport. C’est extraordinaire qu’ils aient appris à patiner.»

Encouragé par l’enthousiasme des petits, celui qui était auparavant enseignant en éducation physique espère poursuivre sa routine au cours de la belle saison. Il s’imagine déjà aux côtés de jeunes, tous habillés de kimonos, à pratiquer son art martial préféré.

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