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Vols de chiens, un phénomène à la hausse?

affiche chiens volés
Les affiches de M. Bédard Photo:

Un citoyen de Montréal-Nord redouble les efforts depuis deux semaines pour retrouver son shih tzu disparu un beau matin, alors qu’il préparait des crêpes pour sa petite fille. D’après Simon Bédard, le chien aurait été enlevé par un homme à même la rue. Rien ne confirme la thèse du vol, mais selon une association provinciale de vétérinaires, ce type de larcin est en augmentation au Québec.

«Ça fait vraiment un vide, je ne pensais pas un jour pleurer pour un chien. Ma femme se lève encore la nuit pour voir si il n’est pas dehors», confie-t-il.

Comme tous les jours, les deux chiennes de M. Bédard prenaient l’air dans la cour aux alentours de 7h30 AM. Peggy et sa mère Molly obéissent normalement au doigt et à l’œil, mais ce matin-là, seulement la plus jeune s’est montré le bout du nez au seuil de la porte.

Croyant qu’elle s’était enfuie, le jeune père s’est empressé de distribuer des avis de disparition un peu partout aux alentours. Deux jours plus tard, l’appel d’une dame lui apportait une toute nouvelle perspective.

«Elle m’a dit qu’elle avait vu un homme ramasser un chien errant à quelques rues de chez nous qui correspondait à la description de Molly. Il lui aurait dit qu’il allait faire les démarches pour rapporter le chien au propriétaire», raconte Simon Bédard.

Mais deux semaines ont passé et rien n’a changé.

Les affiches grand format installées sur les lampadaires, qui proposent une récompense de 1000$ à toute personne fournissant des informations aidant à retrouver la chienne, n’ont pas suffi à ramener la petite Molly.

Le prix de revente des chiens de race sur le marché noir actuellement pourrait en être la cause.

Simon Bédard affirme s’être fait voler son shih tzu le dimanche 28 février.
Simon Bédard affirme s’être fait voler son shih tzu le dimanche 28 février.

Un chien sur le web, c’est non

«Les prix ont pratiquement doublé pour un chien de race sur Internet, des gens en profitent largement en “flippant” un animal d’une valeur de 1200$ à 3000$. C’est ridicule», affirme Michel Pépin de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ).

Au cours de la dernière année, sans toutefois avoir des statistiques pour supporter leurs observations, les vétérinaires auraient vu une augmentation marquée des nouveaux adoptants dans la province.

Motivés par le confinement, de nombreux Québécois auraient opté pour l’adoption d’un animal de compagnie. L’offre actuelle ne suffirait cependant plus à la demande, d’après M. Pépin.

«Il y a moins d’abandons dans les refuges depuis un an, l’attente chez les éleveurs est trop longue. Il ne reste que les petites annonces. Les gens se font avoir, ils paient beaucoup trop cher et pas pour de la qualité», souligne-t-il.

L’AMVQ recommande par ailleurs aux futurs propriétaires d’attendre au moins un an avant d’adopter un animal domestique. Le retour à la normale devrait être synonyme d’une baisse des prix et d’une augmentation des animaux dans les refuges, selon M. Pépin.

Recommandations

Joint par Métro, le SPVM suggère aux citoyens de ne jamais laisser leurs animaux sans surveillance dans un endroit public.

«La micropuce constitue par ailleurs le meilleur outil pour retrouver un chat ou un chien», mentionne-t-il par courriel.

Michel Pépin, pour sa part, croit que les propriétaires doivent redoubler de vigilance envers leurs animaux dans le contexte actuel. La micropuce n’est pas la panacée, plaide-t-il.

«On ne peut pas appeler la police même si la micropuce ne correspond pas au propriétaire, et si la personne ne nous le permet pas, on ne peut pas la lire. Les gens doivent garder leurs animaux bien en laisse, jamais sans surveillance», mentionne-t-il.

Avec la firme de sondages Léger, l’AMVQ avait comptabilisé 1,2 million de chiens et 1,8 million de chats au Québec en janvier 2020. Tout porte à croire que quelques dizaines de milliers d’animaux domestiques ont été ajoutés cette année, d’après l’organisation.

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