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Racisme envers des cols bleus: Hoodstock exige des actions d’envergure à Montréal-Nord

De gauche à droite, Renée-Chantal Belinga, Will Prosper et Roger Petit-Frère. Photo: Xavier Bourassa/Métro Média

Les décideurs actuels de l’arrondissement de Montréal-Nord «n’ont plus la légitimité requise pour intervenir» dans le dossier du racisme à l’encontre des cols-bleus, plaident l’organisme Hoodstock et le Regroupement des intervenants d’origine haïtienne.

Dans la foulée du rapport d’enquête de M. Angelo Soares mettant en lumière les traitements discriminatoires infligés aux cols bleus issus des minorités visibles de Montréal-Nord, Hoodstock remet en question les aptitudes de l’arrondissement dans ce dossier, et formule quatre demandes prioritaires.

«D’avoir une mairesse qui ne prend pas au sérieux ces enjeux-là, avec une population aussi diversifiée, c’est un manque de respect total. C’est dire qu’elle s’en balance un peu, malheureusement», affirme Will Prosper, cofondateur de l’organisme.

Appuyé entre autres par la conseillère indépendante Renée-Chantal Belinga et le Regroupement des intervenants d’origine haïtienne (RIIOH), Prosper exige entre autres la création d’un comité indépendant qui aura le mandat de suivre la mise en œuvre des recommandations formulées dans ledit rapport.

De plus, le retrait immédiat des mesures disciplinaires et une rétribution des pertes financières encourues pour les cols bleus ayant témoigné de leur situation ont également été exigés. À cela s’ajoute la mise en place d’une ligne téléphonique anonyme pour permettre aux cols bleus de s’exprimer librement, ainsi que la tenue d’enquêtes supplémentaires à l’endroit de l’administration municipale.

«Je n’ai jamais vu de culture aussi toxique que celle que nous vivons aujourd’hui. Ça doit s’arrêter aujourd’hui, je m’assurerai de transmettre les demandes à l’arrondissement», a appuyé la conseillère Renée Chantale Belinga qui s’est dite profondément bouleversée.

Un problème récurrent

Hoodstock et le RIIOH affirment avoir effectué plusieurs tentatives pour attirer l’attention de l’arrondissement sur les enjeux de racisme, se butant continuellement à «une culture du déni et de l’aveuglément volontaire». Will Prosper aurait interpellé en vain la mairesse Christine Black à ce propos en 2017. Le RIIOH affirme l’avoir fait en 2018, 2019 et 2020, et ce, sans recevoir de suivi.

«Maintenant des chercheurs universitaires ont confirmé nos dires. Pourtant jusqu’à présent, aucune personne n’a démissionné, aucune personne n’a été congédiée. Qu’est-ce que les décideurs attendent pour agir», affirme Roger Petit-Frère, cofondateur du RIIOH.

L’arrondissement de Montréal-Nord a préféré n’émettre aucun commentaire sur le sujet, en affirmant vouloir «garantir le succès du processus en cours» entamé notamment avec le Bureau de la commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques.

Rappelons que l’arrondissement avait demandé en 2020 au Contrôleur général de la Ville de Montréal et au Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal de travailler conjointement à la production d’un examen sur ses pratiques de gestion avec ses employés cols-bleus.

«[L’arrondissement] a travaillé et continue à travailler avec ses employés pour mettre en place des procédures qui garantissent qu’ils soient tous traités de façon équitable», avait-il affirmé par voie de communiqué suite au dévoilement du rapport de M. Angelo Soares.

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