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Travailleurs de rue: le provincial appelé à emboîter le pas

La ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau. Photo: Josie Desmarais/Métro

Il y a consensus à la Table de quartier de Montréal-Nord. Deux fondations privées seraient prêtes à porter un soutien financier considérable à l’arrondissement pour pallier le manque chronique de travailleurs de rue dans l’arrondissement. À présent, tous les yeux sont rivés sur le provincial pour appuyer le dossier.

Les fondations Mirella et Lino Saputo et Lucie et André Chagnon se seraient engagées à verser chacune 180 000$ pour l’ajout de 6 travailleurs de rue à Montréal-Nord pour une durée d’au moins un an, a appris Métro. Toutefois, le réel défi sera d’assurer la pérennité de cette initiative, croit la Table de quartier.

«Il y a urgence d’agir, on espère que le gouvernement du Québec va pouvoir nous aider pour la suite. On peut déjà commencer les embauches pour que cet été ne soit pas comme l’été dernier», affirme Hoda Essassi, directrice générale par intérim de la Table de quartier de Montréal-Nord.

L’arrondissement a été éprouvé par une flambée de violences à l’été 2020, dont trois fusillades survenues le 28 août sur le boulevard Henri-Bourassa Est. Depuis 15 ans, le quartier compte seulement deux travailleurs de rues pour une population d’environ 90 000 âmes.

L’arrivée de nouveaux travailleurs «bien formés» représente donc un ajout de taille pour de nombreux enjeux de sécurité publique Montréal-Nord, selon la députée libérale Paule Robitaille.

«C’est d’avoir une meilleure présence sur le terrain pour guider nos jeunes loin de tout ce qui est criminalité. On a l’appui du PDQ39, des fondations, il faut aller de l’avant maintenant. Deux travailleurs, c’est risible et la ministre Rouleau le sait», a-t-elle souligné.

Contactée par Métro, la ministre Chantal Rouleau s’est contentée de signifier son appui pour l’ajout de travailleurs de rues, sans toutefois mentionner si elle prévoyait débloquer les fonds nécessaires afin d’assurer la continuité du projet.

«J’ai toujours répondu à l’appel lorsqu’il a été le temps de mobiliser les ressources pour venir en aide à Montréal-Nord. Je suis très encouragée par la collaboration que nous avons des partenaires afin d’augmenter le nombre de travailleurs de rue», a-t-elle répondu en citant à titre d’exemple l’annonce du point de service en santé pour le quartier Nord-Est.

Pérennité

Le Café-Jeunesse multiculturel est l’unique organisme communautaire de l’arrondissement à employer des travailleurs de rue à temps plein. Le manque de ressources ces dernières années a occasionné un grand retard à combler auprès des jeunes du quartier, selon le coordonnateur Slim Hammami.

«On souhaite que l’investissement soit récurrent parce que ce n’est pas un projet qui a un début et une fin. Pour un an, c’est un coup de pied dans l’eau. Le travailleur de rue est un point de repère pour les jeunes dans la marge», affirme-t-il.

Vanessa Desprez œuvre auprès des jeunes nord-montréalaises pour le Café-Jeunesse multiculturel. Elle s’est réjouie à l’idée d’avoir de nouveaux collègues pour l’épauler.

«J’imagine déjà tout ce qui peut être fait comme travail de proximité, les besoins sont vraiment immenses. C’est quelque chose d’essentiel actuellement», souligne-t-elle.

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