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Séisme en Haïti: ébranlée, la diaspora se mobilise à Montréal

Marjorie Villefranche
Marjorie Villefranche est la directrice générale de la Maison d’Haïti. Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Le puissant séisme qui a secoué Haïti ébranle la communauté haïtienne de Montréal, déjà mobilisée pour que l’aide d’urgence s’organise à quelques jours de ce énième drame qui secoue le pays.

Le bilan du séisme de magnitude 7,2 ne cesse de s’alourdir, avec plus de 1300 morts. Un drame de trop, un peu plus de dix ans après le tremblement de terre meurtrier de 2010 et un mois après l’assassinat du président Jovenel Moïse.

«Ça n’arrête pas. […] J’ai été figée en apprenant la nouvelle», laisse tomber Ruth Pierre-Paul, directrice du Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM).

Encore une fois, la communauté se retrouve face à l’inconnu, avec des informations qui arrivent au compte-gouttes. 

«Je me sens extrêmement impuissante, les gens n’ont plus de maison, n’ont plus rien, d’autant plus que l’aide s’est arrêtée à cause du mauvais temps. Port-au-Prince est déjà dévastée», soupire Marjorie Villefranche, directrice générale de la Maison d’Haïti de Montréal, quelques jours après le séisme.

Le député de Viau, Frantz Benjamin, se dit quant à lui «très perturbé» par rapport au bilan qui continue d’augmenter.

L’aide d’urgence s’organise

M. Benjamin a pris l’initiative, avec des organismes et d’associations de la communauté, de mettre en place une cellule de crise pour que l’aide d’urgence s’organise.

Ceux qui désirent faire un don doivent le faire auprès des organismes identifiés: la Croix-Rouge, Médecins du monde et Médecins sans frontières.

«Ce sont eux qui ont la logistique pour arriver par avion, par hélicoptère, déployer des cliniques mobiles », explique Mme Villefranche. «La communauté ne veut pas que l’aide soit désorganisée», martèle de son côté Mme Pierre-Paul.

Une ligne téléphonique sera mise en place dans les prochains jours pour répondre aux gens qui ont besoin d’aide et de soutien.

La cellule de crise se concentre pour l’instant sur l’aide d’urgence. «Il y a encore des vies à sauver, des routes coupées, il y a encore des gens dans les décombres», lâche M. Benjamin. L’aide aux efforts de reconstruction sera donc déployée dans une deuxième phase, quand la situation se sera stabilisée.

Élan de solidarité

Frantz Benjamin tient à remercier les élus des différents paliers gouvernementaux, nombreux à montrer leur solidarité à la suite du drame.

«Nous sommes de tout cœur avec ceux qui ont perdu des proches et ceux qui sont blessés et nous sommes prêts à apporter notre aide de toutes les façons possibles», a réagi sur Twitter samedi le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

«Que c’est triste… encore… De tout coeur avec les Haïtiens»,  écrit le premier ministre du Québec François Legault  sur Twitter dimanche, après avoir exprimé ses condoléances une première fois samedi.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a aussi tenu à montrer sa solidarité. «Montréal participera financièrement aux efforts internationaux. Nous sommes en contact avec la Croix-Rouge pour organiser l’aide d’urgence», a-t-elle promis sur Twitter samedi.

En marge d’une conférence de presse, le directeur des relations médias de la mairesse et du comité exécutif, Youssef Amane, a confirmé que l’administration municipale «s’était engagée auprès de la croix-rouge» à fournir le soutien financier nécéssaire. 

«Le don sera fait incessamment sou peu», a-t-il ajouté.

Le chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre s’est «dit de tout cœur avec Haïti et la diaspora haïtienne».

«On doit s’assurer que Montréal puisse jouer un rôle concret, avec les autres paliers du gouvernement, pour soutenir le peuple haïtien à travers cette épreuve.»

Un élan de solidarité qui fait chaud au cœur, souligne Frantz Benjamin. Il  espère désormais que tous les paliers gouvernementaux seront au rendez-vous pour soutenir l’aide internationale. 

Avec la collaboration de Rosanna Tiranti

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