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Violence armée: faire connaître l’accompagnement pour les victimes

Le commandant François Labonté et Karine Mac Donald, coordonnatrice de projets au CAVAC de Montréal.
Le commandant François Labonté et Karine Mac Donald, coordonnatrice de projets au CAVAC de Montréal. Photo: Anouk Lebel, Métro

Les policiers et le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) ont mené le 26 juillet une opération de visibilité à Montréal-Nord, où trois évènements impliquant des armes à feu sont survenus depuis le début du mois, blessant trois jeunes hommes, dont un de 17 ans.

«Ce qui est ressorti du porte-à-porte, c’est que les gens peuvent être craintifs de parler à la police. On veut montrer qu’il y a d’autres moyens de donner de l’information», a expliqué le commandant du poste 42, François Labonté, qui remplace l’inspecteur Louis Dufour au poste 39 pendant ses vacances.

Il était donc au parc Henri-Bourassa avec des représentants d’Info-Crime, mais aussi du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de Montréal, à qui les policiers réfèrent victimes et témoins après chaque évènement.

«Plusieurs personnes peuvent être impactées par ce qu’elles ont vu. Ça peut entraîner des conséquences pour elles, ça peut les amener à être plus craintives, à devenir hypervigilantes», souligne Karine Mac Donald, coordonnatrice au CAVAC de Montréal.

Craintes

À Montréal, le CAVAC compte désormais 70 agents pour accompagner les victimes, les proches et les témoins, notamment pour les informer sur leurs droits et leurs recours, ainsi que pour les aider à compléter une demande d’accès au régime d’indemnisation des actes criminels (IVAC).

Le poste de quartier 39 a été le premier à Montréal à disposer d’une personne du CAVAC sur place. «Ça permet une proximité; les références ont beaucoup augmenté», a indiqué Karine Mac Donald. Elle n’a toutefois pas été en mesure de dire combien de personnes avaient été dirigées vers le CAVAC par le PDQ 39 dans la dernière année. Chose certaine, le processus suscite parfois des craintes.

C’est une peur qu’on ressent et qu’on entend: certaines personnes ont peur des représailles.

Karine Mac Donald, coordonnatrice au CAVAC de Montréal

«Il n’y a aucun risque à parler avec une intervenante, peu importe le contexte, le crime, le statut», a-t-elle toutefois assuré.

Des victimes oubliées

Certaines jeunes victimes de violence sont oubliées par le système, rappelle le coordonnateur de l’organisme Café-Jeunesse Multiculturel, Slim Hammami, en entrevue téléphonique à la suite de l’évènement.

 «Les 20 jeunes blessés à Montréal-Nord cette année, quel soutien leur a-t-on donné, quel regard a-t-on porté sur eux?», demande-t-il.

Le regard que les gens ont sur ces jeunes-là, c’est que ce sont des criminels. Tout ça contribue à l’insécurité. 

Slim Hammami, coordonnateur du Café-Jeunesse Multiculturel

À l’organisme Un itinéraire pour tous, on reconnaît qu’il n’est pas facile pour les gens de s’ouvrir. «Ils ne vont pas nécessairement venir nous en parler. On va essayer de déceler dans leurs réactions, leurs changements de comportement, la façon dont on peut les rassurer», souligne la directrice adjointe d’Un itinéraire pour tous, Isabelle Laporte.

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