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Centre d’hébergement: une femme découverte plusieurs jours après sa mort

Photo: Photo gracieuseté - Josée Campeau

Diane Paiement, qui habitait la résidence Sault-au-Récollet de Montréal-Nord, aurait été retrouvée morte dans son appartement, plusieurs jours après son décès. La nièce de la défunte déplore l’inaction du personnel de l’endroit qui, selon elle, aurait dû réagir plus rapidement.

Selon Josée Campeau, nièce de Mme Paiement, la défunte ne s’était pas manifesté dans les jours précédant le découverte de son corps, ni pour aller manger à la cafétéria, ni pour aller chercher ses médicament. Ce n’est que le 7 avril après que Mme Paiement ait manqué un rendez-vous chez le médecin, qu’une infirmière lui signale que sa tante manque à l’appel.

«J’ai eu un choc. Ma première réaction a été « Ben voyons donc! Vous n’avez pas réagi avant ça? » Elle m’a ensuite demandé la permission d’entrer chez elle et a dit qu’elle allait me rappeler», raconte Mme Campeau, qui s’occupait de Mme Paiement, depuis la mort de la sœur de la défunte, quelques mois auparavant.

Sans nouvelle près de 30 minutes plus tard, elle rappelle à la résidence, située sur le boulevard Gouin Est, où on lui demande de se rendre sur place. Sa tante venait d’être retrouvée sans vie, sur le plancher de son appartement.

Selon Mme Campeau, le cadavre de sa tante était dans un état de putréfaction tel, qu’il était clair qu’elle était morte depuis plusieurs jours.

Rapport du coroner
Le coroner Jean Brochu n’a toujours pas rédigé son rapport, qui devrait être disponible dans les prochains mois, selon le bureau du coroner.

Même si le document n’est toujours pas publié, certains éléments porte Mme Campeau à croire que le décès remontait à plusieurs jours.

«En fouillant l’appartement, les enquêteurs ont remarqué que la dernière fois qu’elle avait pris sa dose de médicaments était le 29 mars. Elle en avait pour les jours suivants, mais ils n’avaient pas été pris», relate la nièce.

La nièce de Mme Paiement a l’intention de poursuivre la résidence Sault-au-Récollet et a fait appel aux services de l’avocat Jean-Pierre Ménard, spécialisé dans ce genre de cas.

La direction se défend
La direction de la résidence Sault-au-Récollet a décliné notre demande d’entrevue, préférant nous acheminer un communiqué de presse, dans lequel elle écrit que «nos vérifications nous portent à croire qu’il n’y a eu aucune négligence de notre part.»

On précise que la plupart des 251 résidents de l’endroit sont autonomes, dont Mme Paiement, qui «n’avait pas pris les services de gestion de médication.»

«Tous nos appartements sont munis de tirettes d’urgence, mais nous n’avons malheureusement reçu aucun appel venant de son appartement», poursuit la direction, qui conclut en indiquant ne pas prendre les présences quotidiennes des résidents, sauf pour ceux qui réclament ce service.

Le ministre réagit
Au lendemain de cette nouvelle révélée par TVA, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a réagi.

«Si la situation répertoriée dans les médias s’avère vraie, elle est très préoccupante. Selon les résultats de l’enquête, des actions seront prises en conséquence», écrit-il dans un courriel, acheminé par son attachée politique.

Les pouvoirs sont toutefois limités, précise Annie Charbonneau, agente aux communications, au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Est-de-l’Île-de-Montréal.

Après enquête, «le CIUSSS a la possibilité de révoquer une certification, de refuser de délivrer ou de renouveler une certification.»

Dans tous les cas, il faudra attendre le rapport du coroner avant que toute décision ne soit prise.

 

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