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Controverse à Sainte-Anne-de-Bellevue

Photo: François Lemieux/TC Media

Un projet d’expropriation d’une maison bicentenaire dans le secteur nord de Sainte-Anne-de-Bellevue, pour la transformer en centre communautaire multifonctionnel, cause tout un émoi dans la classe politique de la municipalité et sur les réseaux sociaux depuis son approbation.

À la suite d’un vote partagé, le 12 février, le conseil municipal a décidé de faire de la maison Michel-Robillard, dont la construction date de la fin du 18e siècle, un centre d’interprétation de la biodiversité, un chalet d’accueil pour le parc-nature montréalais de l’Anse-à-l’Orme en plus d’y intégrer un centre communautaire municipal.

Le vote de la mairesse, Paola Hawa, a été nécessaire pour que la résolution soit approuvée.

Plusieurs citoyens, dont l’ancien conseiller Michel Boudreault, la candidate défaite à la mairie en novembre Lucie LaRose et le conseiller du district 3, Francis Juneau, se sont depuis plaints, notamment sur les réseaux sociaux, que la résolution a été ajoutée à l’ordre du jour à la dernière minute.

Celle-ci ne figurait pas sur l’agenda rendu public, comme à l’habitude, le vendredi précédent l’assemblée.

«Si ce projet est une priorité, pourquoi ne pas avoir publié la résolution le vendredi précédent la séance ordinaire et pourquoi ne pas avoir imprimé ladite résolution pour les citoyens présents ? Un projet d’une telle envergure n’est tout de même pas improvisé. L’information semble très contrôlée dans ce dossier», indique M. Juneau.

Avis de réserve
Un avis de réserve pour fins publiques, une façon pour une municipalité de «réserver» un terrain ou un immeuble avant de l’exproprier, avait été placé sur la propriété en 2014, puis renouvelé en deux ans plus tard. Un avis de réserve ne peut être renouvelé qu’une fois.

L’échéance étant le 6 mars, la municipalité se devait, selon la mairesse, de procéder avec l’expropriation, qui était prévue dans le Programme particulier d’urbanisme (PPU) du secteur nord.

«Nos intentions ont toujours été très claires. Il n’y a rien d’hors de l’ordinaire là-dedans. On suit la procédure légale normale. Ça n’a rien de caché ou de sournois», fait valoir la mairesse Hawa.

Le PPU a été adopté à l’unanimité en juin. Toutefois, M. Juneau, qui a voté en faveur, est d’avis qu’il n’y n’était pas inclus de rénover la maison Michel-Robillard.

«C’était un pôle communautaire qui était prévu, pas une rénovation. C’est une distinction importante à faire. Pour moi, le pôle communautaire voulait dire un parc, tout simplement. On a déjà deux centres communautaires, je ne vois pas l’intérêt d’en avoir un troisième pour une si petite municipalité. On est seulement 5000 résidents», souligne le conseiller.

Un montant de 200 000 $ est prévu au Programme triennal d’immobilisation (PTI) de la ville pour des achats de terrains.

Origine de Braerob
Si la maison Michel-Robillard a été officiellement désignée ainsi en 2014, elle a longtemps été appelée «Braerob», un terme qu’on doit à un ancien propriétaire de la demeure. «Brae» est un mot utilisé par les Écossais des Lowlands pour désigner la pente ou le front d’une colline. «Rob» fait référence à la famille Robillard, qui a cultivé la ferme pendant environ 200 ans.

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