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Donner pour survivre

Photo: Photo: Gracieuseté

Alors que les maladies rénales sont en progression parmi la population québécoise, on attend plus d’une centaine de personnes à la marche du rein de Dollard-des-Ormeaux, le 27 mai, au parc centenaire William-Cosgrove. Parmi les marcheurs, on retrouvera Claire Tardif et son mari Jean-Guy Desrochers, à qui elle a donné un rein, en 2011.

M. Desrochers souffrait d’insuffisance rénale depuis au moins six ans avant qu’il ne soit jugé admissible à une greffe. Peu avant l’opération, ses reins ne fonctionnaient plus qu’à 15 % de leur capacité. Il s’attendait à être bientôt placé en dialyse, une perspective qui ne l’enchantait guère.

«Je me sentais toujours fatigué, j’avais de la misère à faire mes journées. J’ai même arrêté l’immobilier après 25 ans de carrière parce que je n’étais plus capable. Je ne faisais plus d’exercice, j’avais de la misère à marcher», indique-t-il.

Aussitôt que les tests ont révélé qu’il était admissible pour une greffe, Mme Tardif n’a pas hésité une seconde à se proposer de donner un rein à son mari.

«Pour moi, c’était comme une mission de lui redonner la santé. On était à la veille de prendre notre retraite. C’était un geste très égoïste, rigole-t-elle. Je voulais avoir un mari en santé pour prendre notre retraite et voyager. C’est ce que je voulais pour qu’on puisse continuer à avoir de longues années devant nous».

À la suite de la greffe, M. Desrochers a pris du mieux. Il a pu recommencer de faire de l’exercice régulièrement et le couple part en croisière deux à trois fois par année, quelque chose qui aurait été impensable sans l’opération.
«Pour moi, la greffe a été le bonheur total. Mon épouse m’a redonné la vie. C’est le jour et la nuit pour moi. Ça m’a fait retourner de 30 ans en arrière», raconte-t-il.

Le couple, qui s’impliquait déjà auprès de la Fondation canadienne du rein avant la greffe, a décidé de fournir davantage d’aide depuis l’opération, offrant notamment des témoignages à la demande de Transplant Québec dans les hôpitaux et les médias.

«Quand on a vu un peu les miracles que l’on peut faire, on s’était dit qu’il fallait qu’on en parle. On est toujours disponibles si on a besoin de nous», explique Mme Tardif.

La marche du rein de Dollard-des-Ormeaux prend chaque année une signification spéciale pour eux également.

«Pour nous, c’est l’occasion de se remémorer tout le parcours qu’on a fait et qu’on a toujours à faire. On veut que les gens viennent s’impliquer pour aider la recherche. On encourage tout le monde de venir marcher, pour tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir eu une greffe, qui sont en attente ou qui souffrent de maladie rénale et ne seront jamais admissibles à une greffe», souligne-t-elle.

En augmentation
Le nombre de personnes devant subir des traitements de dialyse ne cesse d’augmenter selon la Fondation canadienne du rein. À l’échelle mondiale, une personne sur dix souffre d’insuffisance rénale. Au Québec, une personne sur quatorze est atteinte.

Au cours des deux dernières décennies, le nombre de personnes traitées pour l’insuffisance rénale terminale a considérablement augmenté. Certains facteurs comme le vieillissement de la population ainsi que l’augmentation du nombre de cas de diabète et d’hypertension font que l’insuffisance rénale continue de gagner du terrain.

Dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal, on estime que plus de 350 personnes sont affectées par l’insuffisance rénale. Les dernières statistiques par rapport au don d’organes sont toutefois encourageantes. La liste d’attente pour un rein de provenance cadavérique a grandement diminué.

Elle a chuté jusqu’à 493 jours l’an dernier alors qu’elle se situait à 1220 jours en 2012. Malgré cette amélioration, 534 personnes étaient toujours en attente pour recevoir un rein, au 31 décembre.

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