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Des infirmières mortes de fatigue

Plus d’une dizaine de membres de la FIQ ont manifesté devant l’Hôpital général du Lakeshore afin de dénoncer le manque de congés et l’impossibilité de prendre des vacances, le 27 mai. Photo: François Lemieux

Le personnel soignant a tenu la semaine dernière une journée de mobilisation dans plusieurs villes du Québec sous le thème «Mortes de fatigue» afin de dénoncer le manque de répit et de vacances. Dans l’Ouest-de-l’Île, plus d’une dizaine d’entre eux ont organisé une manifestation devant l’Hôpital général du Lakeshore.

Armés de pancartes sur lesquelles on pouvait lire «donnez-nous des vacances», des syndiqués de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) se sont fait voir et entendre pendant une heure, le 27 mai. Certains d’entre eux s’étaient étendus au sol à côté de pierres tombales en carton.

Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes membres de la FIQ souhaitent que le gouvernement cesse d’utiliser des arrêtés ministériels et des lois spéciales qui lui permettent de suspendre certaines sections de leur convention collective. Aucune vacance n’a été octroyée au Lakeshore depuis le début de la pandémie et les jours fériés seraient limités.

«Ça suffit. […] On n’est pas des machines. On a besoin de répit. Présentement, tout nous est refusé», souligne la présidente du syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Johanne Riendeau.

Prime

Afin d’inciter davantage de travailleurs à prendre des postes à plein temps dans les établissements de la santé touchés par la COVID-19, Québec a instauré une prime pouvant aller jusqu’à 1000 $ par mois en avril.

Mme Riendeau soutient toutefois que les conditions devant être remplies pour obtenir la prime sont si nombreuses que peu de professionnels pourront en profiter.

«Le gouvernement met de la poudre aux yeux. Il essaie de faire croire à la population qu’il est généreux. Mais si la mère d’un travailleur décède et qu’il demande un congé de décès, il perd sa prime. Si on refuse d’être déplacé dans un autre établissement ou si on attrape la COVID-19 au travail, on perd notre prime», souligne-t-elle.

Par ailleurs, les professionnels de la santé du Lakeshore seraient obligés de travailler à temps complet, ce qui serait problématique pour plusieurs.

«Certains travailleurs sont en congé maladie, étant incapables de composer avec le temps plein. On a des parents monoparentaux habitués au travail à temps partiel pour qui c’est encore plus dur parce que les garderies sont fermées. Le jour, elles s’occupent de leurs enfants et travaillent de nuit à temps complet», indique l’infirmier auxiliaire à l’urgence du Lakeshore, Pascal Drolet.

Masques périmés

Des masques N95 périmés auraient par ailleurs été fournis au personnel du Lakeshore à «quelques reprises» selon le syndicat.

«On a vu toutes sortes de choses. Par exemple, les étiquettes sur lesquelles la date d’expiration se trouvait avaient été arrachées volontairement. On a besoin d’une bonne protection. Sinon, c’est comme si on envoyait des pompiers au feu sans équipement», précise Mme Riendeau.

Le Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île de Montréal a indiqué qu’il ne commenterait pas cet évènement, qui «s’inscrit plus globalement dans une démarche nationale de la FIQ».

N95

Le code N95 assigné aux masques employés dans le réseau de la santé a une signification particulière quant au niveau de protection. Le «N» représente «ne résiste pas à l’huile» alors que le chiffre «95» indique un taux d’efficacité de filtration de 95 %.

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