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S’adapter à la COVID-19 chez les paramédics d’Urgences-santé

Outre les opérations de nettoyage, l’inventaire des trousses de soins et des équipements critiques est vérifié et le moniteur cardiaque est testé. Photo: Denis Germain/Cités Nouvelles

La pandémie a bouleversé le monde du travail depuis la mi-mars. Il en va de même pour les paramédics d’Urgences-santé qui doivent s’adapter à de nouveaux protocoles afin d’éviter la propagation du coronavirus pour leur propre sécurité et celle de leurs patients.

Le travail est devenu plus complexe et la concentration requise a augmenté. «On veut être sûr de ne pas contaminer quoi que ce soit. On essaie de toucher le moins de choses possible. On est tout le temps en train de penser au risque d’infection», explique le paramédic comptant 10 ans d’expérience Félix Braconnier.

Le niveau de stress était important au début de la pandémie alors que les symptômes du virus étaient moins connus. «J’ai une petite fille de 19 mois et une conjointe enceinte. Le plus grand stress pour moi, c’était de l’amener à la maison», souligne-t-il.

Le paramédic, Félix Braconnier.

Les protocoles ont changé, notamment la marche à suivre pour réanimer une personne en arrêt cardiaque. «Avant, on donnait tout de suite un choc et après, on ventilait le patient avec un ballon-masque. Maintenant, il faut s’assurer que le circuit soit fermé, qu’il n’y ait pas de propagation. On a un petit masque de poche ou un ballon masque pour donner les ventilations», précise-t-il.

Comme ce fut le cas avec le SRAS en 2003, les répartiteurs médicaux d’urgence au centre de communication santé demandent systématiquement aux appelants si les patients présentent des symptômes de la COVID-19 ou s’ils sont entrés en contact avec une personne infectée.

«Si elle n’a aucun symptôme, on arrive seulement avec notre masque chirurgical. Mais on garde quand même deux mètres de distance. Des fois, les gens disent quelque chose au téléphone, mais sur place, c’est différent. Au besoin, on met notre jaquette, un gros masque et notre visière», raconte M. Braconnier.

Moins d’appels

Avant la pandémie, environ 1000 appels exigeant l’intervention d’Urgences-santé étaient reçus quotidiennement au 9-1-1. Cette statistique a diminué de 10 à 20% depuis le début de la crise sanitaire.

«Les gens ont peur d’aller à l’hôpital, explique M. Braconnier. Mais les appels sont plus longs parce qu’il faut tout décontaminer. Avant, c’était principalement la civière. Mais maintenant, c’est l’ambulance au complet. Il faut aussi nettoyer notre masque».

11 000

Du 13 mars au 29 mai, Urgences-santé a répondu à 11 000 appels de cas suspectés ou confirmés de coronavirus.

Remise en service

Couvrant les territoires de l’Île de Montréal et de Laval, Urgences-santé dispose de trois centres opérationnels. Situé sur la rue Saint-Patrick, à LaSalle, le centre ouest compte 66 véhicules.

Le nettoyage des véhicules se fait de la même manière qu’avant la pandémie. Une équipe de six personnes est nécessaire pour remettre en service une ambulance. Chaque véhicule est utilisé en moyenne deux quarts par jour.

L’entretien biquotidien dit de type A prend environ 14 minutes. On utilise un détergent contenant du chlore ou de l’hyper quad, un détergent concentré avec du désinfectant actif à base d’azote dilué avec de l’eau.
En raison de la pandémie, Urgences-santé a procédé à certains ajustements.

«On fait venir une firme externe qui fait des pulvérisations au peroxyde d’hydrogène aux deux semaines. On a également fait faire une remise à zéro, un entretien C, sur tous les véhicules d’un coup pendant trois jours», indique le chef de service, gestion des effectifs, Benoit Garneau.

Quelque 115 ambulances sont en circulation chaque jour à Montréal et Laval.

Nettoyage

 

Situé à LaSalle, le centre opérationnel ouest sert de base à 66 véhicules. Munis de gants et de masques, les préposés à la remise en service vérifient les lumières, le niveau d’essence et de lave-glace. Le véhicule est passé au boyau d’arrosage à l’extérieur. «Puis, on nettoie tout ce qui est points d’appui, le volant, les barres d’appui, les poteaux, les bancs et les rebords de compartiment», indique le préposé Robby Dumay.

Entretien type B

Chaque semaine, une quinzaine de véhicules du centre opérationnel ouest sont choisis pour un entretien de type B, qui consiste à nettoyer plus en profondeur. «On ne touche pas les portes extérieures. On se concentre sur les cabines avant et arrière. On fait les surfaces: le plafond, les barres, vraiment tout au complet en profondeur», explique M. Dumay.

On procède aussi périodiquement à un entretien C, un cumulatif des types A et B, qui inclut l’ensemble du véhicule, dont les portes extérieures. Tous les compartiments sont vidés.

Inventaire

 

Outre les opérations de nettoyage, l’inventaire des trousses de soins et des équipements critiques est vérifié et le moniteur cardiaque est testé.

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