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La rentrée scolaire inquiète

Le centre de pédiatrie sociale de Pierrefonds-Est a déménagé en janvier 2019 dans ses locaux du quartier Cloverdale. Photo: Gracieuseté

Si la pandémie de COVID-19 n’a pas causé de recrudescence des demandes de service au centre de pédiatrie sociale de Pierrefonds-Est, la rentrée scolaire inquiète beaucoup. Aussi appelé Maison Caracol, le centre situé dans le quartier Cloverdale a dû engager un intervenant communautaire afin d’informer et rassurer les familles.

«Elles sont nombreuses et vivent des problématiques assez importantes, dont l’insécurité alimentaire et financière, indique la fondatrice et directrice générale, Claire Legault. Ça se répercute sur les enfants. Ils ont été beaucoup gardés à la maison de peur d’être contaminés. Là, les parents sont très rébarbatifs à envoyer les enfants à l’école. Ils ont peur.»

Elle se montre critique du fait que le ministère de l’Éducation n’a que tout récemment rendu public son plan pour la rentrée scolaire.

«Souvent nos familles n’utilisent pas les médias traditionnels. Il y a donc beaucoup d’information qui se fait par le bouche-à-oreille et internet. Ils n’ont pas toujours l’information pertinente. On doit rectifier le tir, informer et sécuriser les parents», souligne-t-elle.

Présent deux journées par semaine au centre de la rue Basswood, le nouvel intervenant fait notamment des suivis avec les enfants ayant des difficultés d’adaptation lors du passage du primaire au secondaire.

«En temps normal, c’est une étape importante et des fois traumatisante pour un enfant. Ce l’est encore plus aujourd’hui», explique Mme Legault.

Clientèle doublée

La demande pour les services du centre de pédiatrie sociale de Pierrefonds-Est augmente de deux à trois nouvelles familles par semaine. Au cours des derniers six mois, la clientèle a doublé.

«Nous suivons présentement 220 enfants. Ça équivaut peut-être à une centaine de familles. Elles nous disent que, même si le médecin n’est pas là tous les jours, c’est rassurant de savoir qu’il est là une journée par semaine. S’il y a des urgences, elle les prend, même quand ils ne sont pas sur la liste des rendez-vous», soutient la directrice générale.

Financement

Essentiel pour permettre à la Maison Caracol de poursuivre ses activités, le financement corporatif a lors de la pandémie. Le financement des entreprises de la région aurait été principalement orienté vers les banques alimentaires, ce qui aurait nui aux efforts du centre de pédiatrie sociale selon Mme Legault.

«Si une entreprise donne pour les banques alimentaires, elle ne donne pas pour nous, précise-t-elle. On devait avoir une contribution de Partage-Action, mais ils n’ont pu nous ajouter à leur liste parce qu’ils n’avaient pas amassé assez d’argent. Et quand on demande de l’argent aux compagnies, elles nous disent qu’elles donnent déjà à Partage-Action.»

La campagne annuelle de financement du centre débutera en septembre. L’objectif est d’amasser au moins 50 000 $, ce qui permettrait l’embauche d’un second travailleur social.

Le centre cherche également à engager un deuxième pédiatre afin d’offrir une autre journée de consultation par semaine.

«Le besoin est là. On offre des services essentiels. Sans nous, la majorité des enfants [du quartier] n’auraient aucun suivi médical, plaide Mme Legault. On prend les enfants à la naissance et on assure un suivi non seulement médical, mais aussi psychosocial pour les enfants, ados et parents.»

Outre les dons corporatifs, la Maison Caracol est financée par le ministère de la Famille ainsi que la Fondation du Dr Julien.

Débuts

La création du centre de pédiatrie sociale de Pierrefonds-Est a été un effort de longue haleine. Ayant commencé de plancher sur le projet en septembre 2013, la fondatrice et directrice générale Claire Legault a finalement pu procéder à l’ouverture du centre en novembre 2017.

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