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La garderie en bas âge serait bénéfique pour le développement des garçons

La fréquentation de la garderie en bas âge serait bénéfique pour le développement des garçons. Photo: Archives

Une nouvelle étude suggère que les garçons qui fréquenteraient une garderie dès l’âge de six mois auraient de meilleures chances de compléter leurs études secondaires et seraient moins exposés au risque de pauvreté une fois adulte que ceux qui y entrent plus tard ou n’en fréquentent pas du tout.

Les conclusions publiées en juillet dans la revue Pediatrics proviennent d’un suivi mené par des chercheurs de l’Université de Montréal auprès d’une cohorte de 2900 enfants francophones nés au Québec en 1980 et 1981.

Quand ils commençaient à fréquenter la garderie entre 6 et 36 mois, les garçons avaient 8% plus de chances de terminer leurs études secondaires et 4% moins de risques de gagner un faible revenu une fois jeunes adultes.

«Les centres d’éducation préscolaire ont des éducatrices formées, une structure autour de l’enfant, des interactions avec les pairs et des adultes autres que les parents ainsi que des activités éducatives. Ça donne une stimulation précoce aux enfants à un moment où leur cerveau est en plein développement», souligne l’auteure principale de l’étude, Sylvana Côté.

Les implications des résultats présentés sont significatives selon celle qui est aussi professeure à l’École de santé publique de l’UdeM et chercheuse au CHU Sainte-Justine.

«Les services de garde sont très répandus, alors, même si quelques points de pourcentage de différence peuvent sembler peu, l’effet peut être généralisé. L’abandon des études secondaires a un coût économique notable. La garderie peut être un moyen de stimuler le développement social et les perspectives économiques et de protéger l’enfant contre la pauvreté», croit-elle.

Égalisation sociale

«Les garçons sont les plus exposés au risque de décrochage scolaire, croit Mme Côté. D’autres études ont mis en lumière que les enfants de familles au statut socioéconomique faible sont ceux qui profitent le plus des services de garde. Dans l’ensemble, les garderies peuvent donc jouer un rôle dans l’égalisation sociale».

Par rapport aux hommes, les femmes participant à l’étude ont un taux plus élevé d’obtention du diplôme d’études secondaires (79% contre 59%), gagnent des revenus personnels plus faibles (32 500$ contre 47 000$ par an), sont plus susceptibles d’être mariées ou de vivre en cohabitation et ont davantage de chances d’avoir des enfants vivant dans le ménage à l’âge de 35 ans.

Une première

L’étude de Sylvana Côté serait la première à suivre jusqu’à l’âge adulte des enfants de toutes les couches de la société, pas seulement des milieux défavorisés, qui ont commencé à fréquenter les garderies dès leur plus jeune âge et qui ont terminé leurs études secondaires.

Elle serait également la première à utiliser les données officielles de l’impôt sur le revenu plutôt que celles autodéclarées tirées de questionnaires et d’enquêtes.

L’étude a été réalisée avec l’aide de chercheurs de l’Université McGill, de Statistique Canada, de Sciences Po à Paris, de l’Université de Bordeaux et de la University College Dublin.

«À notre connaissance, cette étude fournit les premières preuves d’une association entre la fréquentation d’une garderie en bas âge, l’augmentation des taux d’obtention du diplôme d’études secondaires et la diminution des risques de pauvreté chez les jeunes adultes, en particulier chez les garçons», soutiennent les auteurs de l’étude.

Selon eux, «les résultats indiquent que les avantages de la garderie peuvent s’étendre bien au-delà de la préparation à l’école et de la participation des parents au marché du travail, en contribuant à une réduction des taux d’abandon des études secondaires pour les garçons, pour un gain socioéconomique à long terme».

27

Les enfants qui ont participé à l’étude ont été suivis durant 27 ans, soit de l’âge de 6 ans jusqu’à 33 ans.

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