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Les feuilles mortes, un habitat pour les insectes

Conservation de la nature Canada invite la population à ne pas ramasser les feuilles mortes. Photo: Archives

Avec l’automne reviennent les corvées de ramassage de feuilles mortes. Mais les laisser au sol représenterait un geste pouvant favoriser la biodiversité. Conservation de la nature Canada (CNC) voit là une façon de fournir un habitat à de nombreux insectes, dont des pollinisateurs.

Des espèces de crapauds et de grenouilles, qui vivaient autrefois dans des forêts, ont évolué pour hiberner sous des feuilles mortes selon l’organisme à but non lucratif voué à la conservation des milieux naturels.

«Ces feuilles constituent une couche isolante qui les protège des grands froids et des fluctuations de la température durant les mois d’hiver», indique le biologiste principal en conservation, Dan Kraus.

Les feuilles mortes permettraient également d’enrichir le sol. En se décomposant, elles se transforment en un paillis naturel dont une partie du carbone apporterait des nutriments à la pelouse. Cela permettrait par exemple d’éviter d’avoir à acheter de l’engrais à gazon.

D’épais tas de feuilles peuvent étouffer la verdure se trouvant en dessous, mais une mince couche pourrait être bénéfique pour leur santé.

«Même si c’est une excellente chose que des villes font la collecte des feuilles pour les composter, la manière la plus écoénergétique de procéder est de permettre à la nature de suivre son cours en laissant les feuilles mortes à même le sol», souligne M. Kraus.

Hibernation

Il n’y a pas que les feuilles qui aideraient les espèces habitant les arrière-cours à traverser la saison froide.

«Les tiges de plantes et les branches mortes fournissent elles aussi un habitat essentiel à l’hibernation de nombreux insectes. En retirant tout cela de nos jardins, nous privons des espèces indigènes de précieux habitats dont elles ont besoin pour survivre à l’hiver», poursuit M. Kraus.

Puisqu’environ 80 % de la population canadienne habite dans des villes ou en région urbaine, la biodiversité dans les arrière-cours devient de plus en plus importante selon le biologiste.

CNC a commencé sa campagne de promotion pour inciter la population à laisser les feuilles mortes au sol, il y a trois ans.

Contribution

Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont contribué à la protection de 48 000 hectares au Québec, soit une superficie équivalente à l’île de Montréal. Le premier projet de CNC dans la province s’est concrétisé en 1978 avec l’acquisition de l’île aux Moutons, sur le fleuve Saint-Laurent, à l’extrémité est de Montréal.

Une étude de l’université du Michigan réalisée entre 1991 et 1997 sur les effets du dépôt de feuilles sur la pelouse conclut que le dépôt aidait de façon significative à empêcher la croissance de mauvaises herbes et de pissenlits.

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