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Des soins de faible qualité dans les CHSLD de l’ouest de Montréal, même avant la pandémie

Le CHSLD Herron, à Dorval
Le CHSLD Herron, à Dorval, est devenu un symbole de la létalité de la maladie en milieux de soin, durant la première vague. Photo: Josie Desmarais/Métro

Même avant la tragédie secouant le CHSLD Herron, la qualité des soins s’avérait faible dans les CHSLD du CIUSSS de l’Ouest-de-Montréal. Dans une certaine mesure, ce constat s’étend aussi à la plupart des centres de santé de la métropole, et même de la province.

La commissaire à la santé et au bien-être a dévoilé un rapport dans lequel la performance des soins prodigués dans les CHSLD au Québec est évaluée. Parmi les neuf critères d’évaluation ciblés, le CIUSSS de l’Ouest-de-Montréal s’est classé en deçà de la note de passage six fois entre 2019 et 2020.

Pourtant, ce CIUSSS était le quatrième au Québec à disposer du nombre de ressources le plus important, dévoile la Commissaire. À l’échelle québécoise, il s’agit du seul centre de santé à avoir obtenu une note faible pour les services axés sur la personne, donc pour l’humanisme des soins offerts.

Les données produites par la commissaire portent autant sur les CHSLD publics que privés, conventionnés ou non.

Contacté par Métro, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île affirme avoir «pris acte» du rapport. «Nos équipes souhaitent prendre le temps de le consulter dans son entièreté avant de commenter davantage, indique-t-on. Notre priorité est d’assurer la santé, la sécurité et le bien-être des aînés dans nos CHSLD, nous mettrons en place toutes les mesures nécessaires pour nous assurer d’y répondre»

Situation trouble à Montréal

Tous les CHSLD de Montréal se sont classés parmi les pires au Québec pour l’arrimage des soins, soit la capacité de les adapter aux besoins de la population.

Concernant l’arrimage aux besoins et la continuité des soins, ces résultats sont particulièrement préoccupants dans la mesure où ces dimensions peuvent exercer une grande influence sur les capacités fonctionnelles et cognitives des personnes hébergées.

La commissaire Joanne Castonguay

L’accessibilité des soins pour les aînés serait également faible à Montréal, mais aussi dans le reste du Québec. Dans la province, les personnes âgées de 65 ans et plus devaient attendre en moyenne 185 jours entre 2019 et 2020 pour obtenir une place en hébergement.

Malgré des besoins en soins de longue durée parmi les plus élevés au Canada, le Québec est la province ayant le moins de lits pour les soins de longue durée relativement à sa population. Aussi, entre mars 2018 et avril 2020, seulement 36% des CHSLD évalués offraient «une organisation des repas structurée» et 43% «des activités sociales, occupationnelles et de loisirs».

De plein fouet

La pandémie aurait plus durement touché les CHSLD de Montréal que ceux du reste de la province. Plus de décès, plus de transmission communautaire et d’absentéisme du personnel y auraient été constatés. La commissaire note que les CHSLD ont pu miser sur plus de fonds durant la pandémie.

«Ce rehaussement ne s’est toutefois pas traduit par un accroissement de la même ampleur au regard des ressources humaines, de la qualité de vie au travail et de l’accessibilité aux soins et services», constate-t-elle.

L’objectif du rapport de la commissaire est d’aider les décideurs en santé à comprendre «les variations relevées entre les territoires en matière de performance».

«Je les invite d’ailleurs à prendre en compte les résultats de notre évaluation afin de cibler efficacement des efforts d’amélioration de l’organisation des soins et services en hébergement. Les aînés d’aujourd’hui et de demain méritent des soins et services plus performants», conclut-elle.

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