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Homa Hoodfar: sa famille craint pour sa vie

À la veille d’un appel à l’action lancé par l’Université Concordia pour la libération de l’enseignante outremontaise Homa Hoodfar, détenue arbitrairement en Iran depuis plus de trois mois,  l’état de santé de cette dernière s’est considérablement détérioré. Sa famille craint qu’elle ne survive pas à ses conditions de détention à la prison d’Evin.

Mme Hoodfar, qui souffre d’un trouble neurologique sérieux, n’a eu aucun accès à un médecin spécialiste depuis son arrestation. Sa famille ignore si les médicaments dont elle a besoin lui sont administrés.

«Un membre de notre famille a été en mesure de voir ma tante brièvement, raconte la nièce de Mme Hoddfar, Amanda Ghahremani. Il a appris qu’elle avait été hospitalisée. Elle était à peine consciente, et ne pouvait presque plus marcher ou parler. Nous sommes inquiets et effrayés.»

Mme Ghahremani dit redouter qu’une «nouvelle tragédie» se déroule à la prison de Téhéran où se trouve sa tante, qui avait été le théâtre du viol, de la torture et du meurtre de la photojournaliste canadienne Zahra Kazemi en 2003. Elle avait été arrêtée alors qu’elle faisait un reportage sur des manifestations devant l’établissement carcéral.

Mme Hoodfar, anthropologue et professeure à l’Université Concordia, a été emprisonnée le 6 juin alors qu’elle effectuait des recherches sur les femmes musulmanes et rendait visite à sa famille. Des accusations de collaboration avec des gouvernements étrangers contre la République islamique d’Iran et de propagande contre l’État ont été déposées contre elle, ce qui pourrait lui valoir dix ans de prison.

Violation de la loi
Depuis, les autorités iraniennes ont demandé à sa famille d’éviter d’interpeller les médias pour permettre au processus légal de suivre son cours.

«Mais nous avons assez attendu, indique Mme Gharemani.  La cour a violé la loi iranienne à répétition, et les autorités judiciaires semblent incapables de faire quoi que ce soit. Ils essaient même d’écarter l’avocat de ma tante du processus.»

Ainsi, Mme Hoodfar n’a pas eu la possibilité d’être libérée sous caution et n’a eu aucun contact avec son avocat, même durant les nombreux interrogatoires auxquels elle a dû se soumettre.

Amnistie Internationale considère Mme Hodfar comme une prisonnière d’opinion, et soutient qu’elle est incarcérée sans fondement légal. L’organisation demande aux autorités iraniennes de la libérer immédiatement et sans condition.

«Les traitements déplorables qu’elle subit surviennent dans un sombre contexte de la détérioration des droits humains en Iran, où les autorités sont engagées dans une campagne de répression contre les militants et les chercheurs des droits des femmes. Le refus à l’accès aux soins de santé afin de contraindre aux « aveux » les prisonniers détenus est aussi utilisé de façon courante», a indiqué Béatrice Vaugrante, directrice générale de la branche canadienne, par voie de communiqué.

Le gouvernement fédéral dit être «activement engagé» dans le cas de Homa Hoodfar, et travailler en étroite collaboration avec ses alliés pour assurer sa libération. Aucun détail n’a cependant été dévoilé concernant les démarches entamées par Ottawa, qui évoque des raisons de confidentialité.

Selon Amnistie internationale, trois autres canadiens détenus à l’étranger sont considérés comme des prisonniers d’opinion, soit Huseyin Celil et Kevin Garrat, en Chine et Bashir Mahktal en Éthiopie.

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