Soutenez

Des livres et des gens

Photo: TC Media - Érick Rémy

À peine la porte de la Librairie du square Outremont était-elle ouverte que déjà une cliente s’engouffrait dans le commerce. L’endroit nouvellement installé sur la rue Bernard semble déjà avoir trouvé sa niche.

Avec ses 1 050 mètres carrés et ses 6 000 titres en boutique, la libraire enclavée entre une synagogue et le légendaire restaurant de Smoke Meat Lesters a réussi en quelques semaines à s’imposer comme un incontournable.

Pendant plusieurs années, après la fermeture de la Librairie Outremont et le déménagement de L’Écume des jours dans Villeray, un vide subsistait. Contrairement aux grandes surfaces, la libraire du square est exclusivement dédiée aux livres, de l’abordable format de poche à 3,95$ au coffret de luxe à 260$ retraçant l’œuvre et la vie du tourmenté peintre et dessinateur autrichien Egon Schiele.

Ouverture sur le monde

Alors que la succursale de la rue Saint-Denis se concentre sur la littérature québécoise, celle d’Outremont est plutôt ouverte sur le monde.

«Ça été un gros choc, je ne m’y attendais pas, précise le copropriétaire Jonathan Caquereau Vertabédian. Notre clientèle raffole des auteurs étrangers et des romanciers lauréats de prix Goncourt, Renaudot, Médicis, Fémina, etc.»

Si le temps des Fêtes a un peu dopé les chiffres de ventes des deux premiers mois du commerce de proximité, il semble évident qu’il a été adopté par les gens du quartier. Un flot incessant de clients qui bouquinent anime la librairie, et presque tous les passants s’arrêtent au moins quelques instants devant la vitrine.

Autodidacte qui se destinait à l’horticulture biologique Josianne Létourneau, l’assistante de M. Caquereau Vertabédian, répond avec aplomb aux questions de certains férues en littérature. Elle avoue lire de trois à cinq livres par semaine afin, entre autres, de mettre à jour les suggestions proposées hebdomadairement en magasin.

Numérique

Quand on demande au copropriétaire s’il commence à sentir les effets de la popularité du livre numérique sur ses ventes en magasin, il pouffe de rire. «Ça ne marche pas! C’est une légende urbaine. Les gens préfèrent le papier. Ils s’attardent à la typographie. Ils aiment le réconfort de tenir un livre en main. Dans 30 ans peut-être, et encore», soutient M. Caquereau Vertabédian.

Par ailleurs, le numérique est difficilement transférable. Les gens aiment prêter leurs livres préférés et ne peuvent échanger leurs tablettes ou liseuses précise son assistante.

Incontournables

La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, N’essuie jamais de larmes sans gants de Jonas Gardell et Notre vie dans les forêts de Marie Darrieussecq ont été leurs meilleurs vendeurs de la dernière année. Selon les prédictions des libraires, L’enfant perdu d’Elena Ferrante fera un malheur en 2018.

Libraire du square Outremont, 1061, avenue Bernard. 514 303-0612.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.