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Devenir le Uber du tutorat

Photo: TC Media - Isabelle Bergeron

Kate Lalic a lâché un bon emploi dans une boîte de marketing pour se lancer à fond de train dans son projet d’entreprise. Depuis trois mois, elle et son conjoint Jack Lafortune développent dans leurs bureaux d’Outremont une application pour faciliter l’accès au tutorat. Leurs efforts ont porté ses fruits alors qu’ils sont parmi les lauréats montréalais du Défi OSEntreprendre.

Les deux entrepreneurs prévoient lancer Montuto en septembre. Grâce à un algorithme et un système de géolocalisation, l’application mobile permettra à des parents de trouver près de la maison un tuteur correspondant aux besoins scolaires de leurs enfants, sans passer par une agence.

«L’objectif est de développer une communauté parce que les parents ne savent pas où chercher», expose Mme Lalic.

Aidants et clients auront d’abord à se créer un profil. Les premiers devront être des étudiants en enseignement et fournir la preuve qu’ils ont au moins obtenu 30 crédits universitaires, le nombre requis pour faire des remplacements dans les écoles. Montuto vérifiera aussi s’ils ont des antécédents judiciaires.

Du côté des familles, l’inscription fera mention de la matière à travailler et de leurs disponibilités. Les parents pourront de plus évaluer les tuteurs par l’entremise d’un système d’étoiles.

«C’est un Uber pour tuteur», image l’entrepreneure de 26 ans qui souhaite brasser le monde de l’éducation, comme l’a été le service mobile de transport pour l’industrie du taxi.

Mme Lalic veut que les futurs enseignants soient mieux rémunérés en leur offrant des opportunités d’emploi. Les coûts défrayés par les parents par l’entremise de l’application seront partagés entre Montuto et les tuteurs.

Oser

Mme Lalic connaît bien le milieu scolaire. Après un an comme enseignante au privé, elle a démarré en 2014 sa compagnie de tutorat. L’expansion rapide de son agence lui a donné l’idée de créer une application pour élargir le réseau de tuteurs et ainsi répondre à la demande.

Ce n’est qu’au début 2018 que la femme d’affaires a décidé de se lancer dans l’aventure avec le concours québécois OseEntreprendre qui vise à faire rayonner des initiatives entrepreneuriales et octroie des bourses aux gagnants.

«On s’est dit que ce serait un gros coup de pouce. Pour moi, c’était prendre un grand saut, puis je me suis dit que je me ferais confiance parce que mon but premier est de rester dans le domaine de l’éducation et le changer à ma manière», expose Mme Lalic.

Entrepreneur en technologie et fondateur d’une l’entreprise en marketing numérique sur l’avenue Atlantic, Jed Lab, Jack Lafortune a mis la main à la pâte pour concevoir l’application.

Marché potentiel

S’appuyant sur une analyse du magazine Forbes, qui prévoit que l’industrie du tutorat dépassera le 102 G$ en 2018 aux États-Unis, Kate Lalic voit grand pour son projet.

Pour la première année d’opération, Mme Lalic vise l’inscription de 1 000 tuteurs et de 1 % des quelque 800 000 élèves québécois du secteur public. Au cours des prochains mois, elle ira faire du recrutement dans les universités pour trouver de potentiels conseillers scolaires.

L’entrepreneure aimerait aussi prendre de l’expansion dans le reste du Canada et aux États-Unis.

La prochaine étape du défi OseEntreprendre sera la sélection régionale et les lauréats seront connus le 1er mai.

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