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Talents mathématiques

Joanny-Furtin Michel - TC Media
Qui l’eut cru? Le niveau des élèves québécois en mathématiques surclasse la moyenne canadienne, voire internationale. Un bienheureux phénomène qu’Eugen Pascu, professeur de mathématiques, tente de nous expliquer.

C’est le secret le mieux gardé en ville comme dit l’adage populaire. Alors qu’on  »commente » le niveau de français des jeunes québécois, on oublie leur niveau en mathématiques qui atteint, semble-t-il, des sommets. Et les élèves de l’école secondaire Mont-Royal sont dans le peloton de tête.

L’an passé, 100% des élèves d’Eugen Pascu ont gradué en mathématiques à l’échelle de la province. Enseignant depuis 36 ans, Eugen Pascu vit au Québec depuis 17 ans où il enseigne les mathématiques à l’école secondaire Mont-Royal depuis 12 ans.

Il a enseigné en Roumanie puis en France avant de venir s’installer au Québec. Il s’occupe de quatre classes en secondaire 5 et trois autres en secondaire 4, ce qui représente une moyenne de 130 élèves!

«J’ai un peu créé ma méthode d’enseignement des mathématiques en m’inspirant des approches à la fois européenne mais aussi nord-américaine, en essayant de faire une synthèse entre la théorie et le développement des connaissances, typique de l’approche européenne, et la mise en pratique des compétences plus proches de la pédagogie nord-américaine.»

«Je fais de temps en temps des expériences pratiques pour expliquer les concepts mathématiques comme faire se déplacer les élèves dans la salle de classe afin de leur expliquer le concept des vecteurs, par exemple.»

«Il faut toutefois absolument reconnaître que les élèves sont assez bien préparés par mes collègues des années précédentes», insiste le professeur. «Nous avons pris l’habitude de travailler ensemble et de biens coordonner nos approches, ce qui me permet d’accueillir dans mes classes des élèves pas mal  »dégrossis » en mathématiques.»

Humour et émulation

Il est vrai que les jeunes progressent parce qu’Eugen utilise beaucoup l’humour dans son approche pédagogique. «L’humour est toujours très apprécié des élèves. Quand on fait de l’humour il faut être là, maintenant. Il faut être dans l’instant présent. En plus de prendre les choses avec un peu d’humour, cela rend la matière enseignée moins grave, et si un élève ne comprend pas, il sera plus à l’aise de le dire.»

Le succès des enfants québécois en mathématiques s’explique, selon Eugène Pascu, par un système pédagogique à cheval entre deux influences. «L’influence française se base sur la rigueur et l’apprentissage académique des connaissances.»

«L’approche étatsunienne vise le développement des compétences et leur mise en perspective. Au début au Québec, on devait apprendre  »par cœur ». Puis il y a eu la réforme Parent ou le  »par cœur » n’avait plus sa place.»

«Je pense que l’approche intermédiaire est la bonne chose à faire. Je prends souvent pour exemple l’apprentissage de la conduite automobile où il y a des choses qu’il faut d’abord connaître, savoir et apprendre  »par cœur », avant de mettre ces mêmes connaissances en pratique, les expérimenter. Il faut rouler, conduire avec.»

«Il y a aussi le facteur de l’émulation qu’il ne faut pas négliger», ajoute le professeur de mathématiques. «Il n’y a pas de recette miracle. Peut-être aussi que les élèves sont sensibles à l’image de leur école et qu’un bon niveau scolaire est un exemple à suivre toujours stimulant…»

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