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Une crèche et des flammèches

Joanny-Furtin Michel - TC Media
La salle du conseil municipal n’aura sûrement jamais été aussi remplie: 42 personnes, et peut-être plus avec les gens debout dans l’encadrement de la double porte et dans le couloir du hall de la mairie, auront patiemment attendu la seconde période de questions du public pour interpeller l’équipe municipale à propos de l’absence de crèche devant l’hôtel de ville…

La décision récente du conseil de ville d’enlever tout signe religieux des édifices municipaux ne fait pas l’unanimité. Un groupe de citoyens est venu questionner fermement le conseil municipal à ce sujet.

«Je suis d’accord avec cette décision, mais pas de la manière dont on l’a apprise, par les médias plutôt qu’une assemblée», a déclaré un premier citoyen.

Le maire s’en explique: «Chaque année ce débat revient dans les instances des municipalités du Québec. Un jugement de la cour a déclaré que toute municipalité peut désormais être poursuivie par un citoyen qui refuse les signes religieux sur les édifices publics.»

Les réactions n’ont pas tardé, provoquant un certain brouhaha. Georgette Bensemoul dit regretter «la fin de la tradition de la crèche, mais trouve dommage qu’on se cache derrière un jugement pour l’appliquer».

Le conseiller Daniel Robert a rappellé que «la mairie, l’équipe municipale sont toujours ouvertes aux citoyens de toutes les confessions et nous devons pour ce faire nous maintenir dans les lois du Québec».

«Il est important de marquer la séparation entre l’Église et l’État. Mais le catholicisme est un symbole culturel, pas seulement religieux, a déclaré un autre citoyen. Quelle était la pression qui vous a amené à une telle décision? Le Canada a une origine européenne et donc chrétienne. Rendez-nous notre crèche!»

Favia Attilé a relaté comment la communauté libanaise a pris l’initiative de frapper aux portes pour sortir les crèches devant les églises et exprimer son désaccord quant à cette décision.

Copte et donc chrétien, un visiteur extérieur de Mont-Royal a demandé la parole pour apporter sa réflexion au débat. «Méfions-nous de faire de la laïcité une nouvelle religion. La laïcité absolue laissera un grand vide. Qu’est-ce qui va le remplacer? Certaines religions ne voient pas ça comme une tolérance…»

Dans la lecture des symboles, doit-on confondre tradition culturelle et rite religieux? Des discussions à bâtons rompus ont alors poursuivi ce débat à l’issue de la séance du conseil.

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