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Nicolas Duvernois: le magnat de la vodka québécoise

Photo: Collaboration spéciale

Écouter Nicolas Duvernois, fondateur de Pur vodka, parler d’entrepreneuriat pendant cinq minutes suffit pour saisir l’ampleur de la passion qui l’anime. Bien qu’il n’ait accompli que 1% de ce à quoi il aspire, il peut déjà se vanter d’avoir mis sur le marché l’une des vodkas la plus appréciée des Québécois.

«La deuxième vodka la plus vendue à la SAQ provient d’une petite entreprise indépendante et québécoise qui a vu le jour à Outremont, c’est hallucinant», s’exclame-t-il.

Entrepreneur né, Nicolas Duvernois ouvrait un bistro français à 25 ans. Une première aventure à titre d’entrepreneur qui lui a laissé un goût amer. «Se lancer dans la restauration en ne connaissant strictement de ce milieu, n’était pas une bonne idée», explique-t-il humblement.

Bien que cet échec fut très douloureux, la flamme qui l’habite lui permis non seulement de se relever rapidement, mais aussi de tirer profit de ce faux départ.

«C’est en faisant les commandes pour mon restaurant que je me suis rendu compte que c’était impossible d’acheter de la vodka locale, se rappelle-t-il. La vodka est faite à base d’eau, l’eau du Québec est reconnue pour être la meilleure au monde, mais nous ne faisons pas de vodka. Pour moi, c’était l’équivalent de dire que le Québec n’avait jamais pensé à embouteiller son sirop d’érable.»

Une simple observation qui ferait de lui le premier producteur de spiritueux de gros volume du Québec.

Développer son plan d’affaires
«J’avais 26 ans, la tête rasée et je portais des boucles d’oreilles, aussitôt entré dans les bureaux de banquiers, pour financer mon projet de vodka, on me demandait de refermer la porte en sortant», se souvient-il, expliquant qu’il a finalement dû s’autofinancer.

Pendant trois ans, M. Duvernois lavait les planchers de Ste-Justine de nuit pour pouvoir faire de la recherche sur la vodka de jour. Après avoir développé son plan d’affaires pendant trois ans, l’entrepreneur savait exactement ce qu’il voulait quand il a fait appel à un maître distillateur.

«Je m’en rappellerai toujours, nous avons développer 26 recettes et la recette gagnante, c’était la numéro 24: une recette à base d’eau de source naturelle, de maïs et d’ingrédients locaux», raconte-t-il avec une pointe de nostalgie.

À l’époque, les experts de spiritueux ne couraient pas les rues et la loi québécoise sur la distillation ne leur a pas facilité la tâche non plus. «Ça peut-être été compliqué, mais aujourd’hui, je me réjouis de voir que nous avons ouvert la porte sur un nouveau marché», raconte-t-il.

Nicolas Duvernois espère que d’ici quelques années, il sera normal pour les Québécois de boire des spiritueux qui ont été produits ici. «Nous aurons plus de compétition et c’est tant mieux. Je veux que les jeunes créateurs s’expriment», lance-t-il.

Vision d’avenir
«C’est fini l’époque des entreprises mastodontes à 300 milliards, c’est le retour de l’entreprise sociale, de l’entreprise humaine et selon moi, pour une société, c’est un gage de succès», croit M. Duvernois.

En donnant des conférences dans les écoles et en s’impliquant dans l’Opération retour à l’école, qui s’adresse aux jeunes décrocheurs, Nicolas Duvernois se fait une mission de démocratiser l’entrepreneuriat. «C’est faux de dire que l’entrepreneuriat est un choix élitiste, aujourd’hui il y a des tonnes de ressources. Seulement, il faut les connaitre et les utiliser», souligne-t-il.

Investir son énergie auprès des jeunes entrepreneurs est devenu pour lui une seconde passion. «J’ai un sentiment de fierté énorme quand je suis à Shanghai et que je regarde un spectacle du Cirque du Soleil ou encore, que je suis en Allemagne dans un train Bombardier, explique-t-il. Les entreprises peuvent changer une société, enrichir une société et il faut les soutenir à tout prix.»

Pur Vodka, «la meilleure vodka au monde», selon son fondateur, vend désormais près de 250 000 bouteilles par année et emploie plus de 25 personnes. En automne, M. Duvernois promet de lancer un alcool qui révolutionnera le monde des spiritueux. «On ne réinvente rien, mais on créera un nouvel univers. Je suis tellement emballé!», conclut-il.

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