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Des étudiants de l’UdeM enseignent aux réfugiés syriens

Photo: (TC Media/Isabelle Bergeron)

Un regroupement d’étudiants de l’Université de Montréal et leur professeur ne pouvaient pas rester les bras croisés face aux milliers de réfugiés syriens qui arrivaient au Québec sans comprendre la langue ou les coutumes d’ici.

«J’ai eu l’idée d’offrir des cours gratuits de francisation aux nouveaux arrivants, mais je ne savais pas quelle formule prendre. J’en ai parlé à une étudiante, Myriam St-Georges, et c’est elle qui a créé le regroupement, raconte Ahlem Ammar, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université de Montréal. Le besoin en francisation est urgent et énorme!»

Des cours sont offerts par le gouvernement, mais la liste d’attente est longue. Les enfants sont pris en charge plus rapidement en raison de l’école, mais les parents, très souvent uniquement arabophones, n’ont pas accès aux mêmes ressources.

Les cours offerts par des étudiantes au baccalauréat en enseignement du français langue seconde ont été divisés en fonction du niveau d’éducations des adultes et sont offerts avec l’aide d’interprètes.

« Nous pensions que les réfugiés auraient juste besoin d’apprendre notre langue pour s’intégrer et trouver du travail. Mais nous avons rapidement constaté qu’il y a beaucoup d’analphabètes qui ont une éducation équivalente à une 5e ou 6e année du primaire», a précisé Mme Ammar.

«Des bénévoles qui parlent arabe ont aussi montré aux élèves comment se rendre aux cours en métro», explique Myriam St-Georges, instigatrice de PAIRS-UdeM, le Projet d’accueil et d’intégration des réfugiés syriens.

«Oui, l’intégration passe par l’enseignement du français, mais il ne faut pas oublier qu’ils sont sans repères ici», ajoute l’étudiante. Des activités sociales, comme la cabane à sucre, seront organisées chaque mois et permettront aux réfugiés de se familiariser avec la culture québécoise.

La professeure Ammar s’est dite très surprise de l’impact du projet d’accueil sur ses étudiants. «Une d’entre elles m’a dit après le premier cours « aujourd’hui je sais que c’est le métier que je veux faire. J’ai pleuré de joie pour la première fois en réalisant que je suis en train de contribuer au changement de vie de ces gens-là »», a raconté visiblement émue Mme Ammar.

Les réfugiés syriens sont touchés par le projet de francisation dans un contexte d’islamophobie. «Ils sont vraiment heureux de voir la grande ouverture que nous avons, a expliqué Myriam St-Georges. On leur vient en aide sans y être obligé. Même si je ne parle pas arabe, il y a des choses qui se disent dans toutes les langues, avec les yeux.»

Jusqu’à maintenant, une cinquantaine de personnes se sont inscrites et 14 d’entre elles ont commencé en mars les cours offerts tous les samedis à l’Université de Montréal. D’autres classes devraient être formées après la session universitaire à Laval et Brossard où la communauté est bien présente.

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