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Deux entrepreneurs espèrent «rajeunir» l’image du tutorat

Audrey Cloutier et Laurent Ayoub, fondateurs du service de tutorat Tutorax, posent à la bibliothèque de Pointe-aux-Trembles le 4 juillet 2017. Photo: Ralph-Bonet Sanon/TC Media

Deux étudiants en génie dans la vingtaine espèrent aider les élèves du Québec à réussir leurs cours à l’aide de leur jeune entreprise de tutorat à domicile et en ligne.

Audrey Cloutier, de Pointe-aux-Trembles et Laurent Ayoub, de Blainville, ont fondé Tutorax l’année dernière. Les deux étudiants de l’École de technologie supérieure (ÉTS) gèrent un réseau de 250 tuteurs qui ont jusqu’ici accompagné 255 tutorés des niveaux primaires à universitaire, en privé ou en petits groupes, dans plusieurs villes du Québec.

Le tutorat demeure un service méconnu, aux bienfaits sous-estimés et pour lequel il existe un «gros besoin» au Québec, selon les fondateurs de Tutorax.

«J’ai été initiée au tutorat quand on m’a approchée pour devenir tutrice en mathématique appliquée au génie civil, puis en français, au cégep. Je n’en avais pas entendu parler avant et en aidant les étudiants, je me suis rendue compte que peu savaient que ça existait», raconte Audrey, diplômée d’une technique en génie civil.

Bienfaits
L’approche «un à un» du tutorat donnerait le temps à un élève d’assimiler une notion à son rythme, sans la gêne de poser des questions en classe. Pour un sportif qui s’entraîne souvent et rate parfois des cours, le tutorat aiderait à bien intégrer les matières. Pour les élèves qui manquent d’organisation, il permettrait aussi d’apprendre une bonne méthode de travail.

Laurent en témoigne, lui qui a bénéficié des services d’une tutrice en français à sa première année au cégep. «J’ai un TDA et je comprends la réalité de plusieurs de nos jeunes, dit l’étudiant en génie logiciel. La tutrice m’a vraiment montré comment elle pense quand elle écrit un texte, sa méthodologie de travail. Moi c’était un peu du laisser-aller.»

«Du un à un, ce n’est pas comme un professeur devant 30 élèves […] Avec le tutorat, dès que t’as quelque chose qui bloque, tu le résous. Tu laisses pas traîner.»
– Laurent Ayoub

Tutorat rajeuni
Selon ses fondateurs, Tutorax offre une «nouvelle version du tutorat traditionnel»,  grâce à son «caractère familial», moins «corporatif», un jumelage dans les 48 heures suivant une demande et son recrutement de tuteurs auprès d’étudiants collégiaux ou universitaires avec de bons relevés de notes, avec ou sans formation en enseignement.

«C’est un marché plus old school, où c’est souvent des gens plus vieux, des enseignants qui font ça à temps partiel ou d’anciens enseignants[…] C’est le fun pour le tutoré, une fois à la maison, d’être accompagné par un jeune du cégep ou de l’université qui vit encore la même réalité que lui», remarque Laurent.

«C’est une nouvelle version du tutorat traditionnel. On rajeunit l’image du tutorat.»
– Audrey Cloutier

Il est encore gênant pour un jeune d’admettre avoir des difficultés dans une matière et avoir besoin d’un tuteur, ajoute Audrey. «Mais si on est accompagné par quelqu’un dans la vingtaine quand on est au primaire, ça devient cool parce que c’est comme si t’as un grand frère ou une grande sœur qui t’aide», souligne l’étudiante.

Plans de développement
Les fondateurs de Tutorax comptent lancer une chaîne YouTube le 29 juillet prochain, avec vidéos d’exercices scolaires et conseils sur les études ou la gestion du stress. L’entreprise collabore aussi avec une agence sportive pour le développement d’un programme de tutorat auprès de sportifs de haut niveau, indiquent ses dirigeants.

«En ce moment, c’est surtout des parents et des étudiants qui nous contactent pour avoir nos services. Nous n’avons pas encore été sollicités par une école, mais nous sommes récents dans le marché, alors c’est sûr que nous devons faire notre place», mentionne Audrey.

Le tutorat a surtout sa place au primaire parce que c’est là qu’un élève forme sa base d’apprentissage, note Laurent. «Et comme au primaire, les élèves sont plus jeunes, ils sont plus portés à écouter ce que disent les tuteurs», relève Audrey.

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