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Cancer de l’ovaire: survivre à un tueur méconnu

Sylvie Léger profite du mois de septembre pour encourager tout le monde à soutenir la recherche sur le cancer de l’ovaire. Photo: Mario Beauregard | TC Media

Une Montréalaise déterminée à se battre contre le cancer féminin le plus mortel au Canada espère sensibiliser plus de gens à l’importance de financer la recherche sur cette maladie.

Sylvie Léger, résidente de Pointe-aux-Trembles, raconte son histoire pour démontrer le caractère insidieux des symptômes courants du cancer de l’ovaire.

«Ballonnement, inconfort abdominal, difficulté à manger, changement des habitudes urinaires, je les ai tous eus pendant des années, dit-elle. Je ne m’en rendais pas compte. Le ballonnement, j’avais ça tout le temps, même après avoir mangé une petite assiette. Je me disais que je vieillissais.»

Sans vouloir rendre les autres femmes «hypocondriaques», Mme Léger les invite à être vigilantes et à ne pas hésiter à mentionner tout souci de santé à leur médecin.

«Si j’avais eu un mal toujours au même endroit de mon ventre, mon médecin aurait peut-être allumé, mais la douleur était en différents endroits de mon ventre. Je travaillais, je fonctionnais.»

«Des gens me diront d’arrêter de parler de cancer et de m’engager, mais d’un autre côté, si personne n’en parle, ben il n’y aura pas d’argent pour la recherche.» -Sylvie Léger

Diagnostic
Quelques semaines avant son diagnostic en août 2016, les douleurs de Mme Léger sont devenues insoutenables.

«Je prenais n’importe quel antiinflammatoire, antidouleur, tout ce que je pouvais trouver en vente libre en pharmacie. J’avais mal à en pleurer. J’étais roulée en boule dans mon lit le matin avant d’aller travailler», raconte l’épouse et mère de famille de 45 ans.

Excédé, son mari l’a poussée à consulter un autre médecin. Elle a alors appris, après une échographie et une résonnance magnétique, qu’elle avait un cancer de l’ovaire métastasé, une masse si grosse qu’elle «dépassait son utérus».

Malgré son moral d’acier, l’ex-conseillère en finance devenue employée chez Costco a «braillé [sa] vie». Elle s’est persuadée de suivre les traitements immédiatement pour sa fille alors âgée de 11 ans.

«J’ai perdu ma mère d’un cancer à 28 ans et je me trouvais jeune. Alors à 11 ans… Je sais qu’elle a un bon père, qui s’occuperait d’elle, mais je n’étais pas prête.»

En septembre 2016, elle a amorcé des traitements de chimiothérapie, suivis d’une chirurgie et d’un autre traitement de chimiothérapie à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Elle les a terminés en juin dernier.

Sensibiliser
Maintenant en rémission, la quarantenaire reprend des forces avant de retourner au travail. Cet été, elle a entendu parler de l’OBNL Cancer de l’ovaire Canada, du sous-financement de la recherche et des activités de collecte de fonds comme la Randonnée de l’espoir.

Elle s’est aussi initiée aux cafés-rencontre organisés par l’organisme pour briser l’isolement des femmes ayant vécu la maladie.

«Avant mon diagnostic, je n’en connaissais aucune, et à la chimio, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui avait la même chose que moi. Alors, en rencontrer une, c’est « l’fun ». On peut parler de comment on a vécu telle ou telle chose. On veut se raccrocher à certaines choses», témoigne Mme Léger.

Peu de progrès
Le cancer de l’ovaire a la réputation d’être le plus mortel des cancers féminins. À 44%, le taux de survie au-delà de cinq ans n’a pas augmenté depuis 50 ans, fait valoir Cancer de l’ovaire Canada. «C’est donc plus d’une femme sur deux qui va mourir dans les cinq années suivant son diagnostic», illustre la directrice régionale pour le Québec, Jennifer Laliberté.

Si la mortalité est si élevée, c’est qu’il n’y a pas de «mode de dépistage efficace» pour ce cancer, le plus souvent détecté à un stade avancé.

«En plus, on utilise les mêmes types de chimio depuis les années 1990. Des traitements pas très efficaces, avec un très haut de récidive pour les femmes à un stade avancé. Ça va prendre de la recherche ciblée et de l’investissement en recherche», affirme Mme Laliberté.


Marche le 10 septembre
Afin de recueillir des fonds et sensibiliser les Canadiens à la cause, Cancer de l’ovaire Canada organise des Randonnées de l’espoir dans plusieurs villes du pays, dont Montréal. Une marche est prévue au parc Angrignon le 10 septembre à 8h30. Il est possible de s’inscrire ou de faire un don sur le site web de l’OBNL.


Pétition rejetée
En février 2017, le gouvernement du Canada a rejeté une pétition lui réclamant d’investir 10 M$ de plus par année dans la recherche sur le cancer de l’ovaire. Ottawa a rappelé avoir consacré des centaines de millions de dollars à ce domaine de recherche à travers les Instituts de recherche en santé du Canada. Selon lui, «les connaissances acquises dans un secteur de la recherche sur le cancer permettent d’enrichir les connaissances mises à profit dans l’ensemble des secteurs de la recherche sur le cancer». La pétition lancée par Cancer de l’ovaire Canada en août 2016 avait amassé plus de 4000 signatures.

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