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Al-Anon: une «fraternité» qui aide depuis des décennies

Clémence et Marie (noms fictifs) sont membres d’Al-Anon depuis près de 30 ans. Photo: Ralph-Bonet Sanon | TC Media

Après avoir longtemps souffert de l’alcoolisme de leur père, deux Pointelières assurent qu’elles trouvent réconfort depuis près de 30 ans dans un groupe d’entraide Al-Anon.

Les mensonges, les promesses non tenues, l’argent qui sert à satisfaire la dépendance au lieu de payer les comptes, la culpabilité des autres: Clémence et Marie* (noms fictifs) décrivent des problèmes identiques ayant tourmenté leur enfance.

«Ce que j’ai vécu m’a amenée à être contrôlante, dit Clémence, dont le père se montrait violent quand il buvait. J’avais zéro confiance en moi. J’avais le syndrome du canard: en surface, je ne laissais rien paraître, mais au fond, je pédalais.»

Comme le père de sa comparse, celui de Marie était tout à fait charmant lorsqu’il était sobre, mais il terrorisait la maisonnée une fois ivre.

«L’alcoolisme n’enlève rien aux qualités d’une personne. Dans les réunions, on ne dit pas de quitter un conjoint par exemple, sauf si notre sécurité est en péril.»
– Marie

La découverte
Clémence s’est jointe, en 1989, et Marie, en 1990, au groupe Al-Anon de Pointe-aux-Trembles, qui se réunit les mercredis depuis 45 ans.

Les deux femmes parlent de leur «fraternité» comme d’un endroit où personne n’est jugé et où tous peuvent exprimer leur sentiment d’impuissance face à la dépendance d’un proche, ainsi que les conséquences de ce qu’elles appellent le «mal familial».

Au sein du groupe Réparation, elles ont appris à vivre selon un mode de vie en 12 étapes inspiré de celui des Alcooliques Anonymes (AA).

«Ç’a des impacts positifs dans tous les domaines de la vie, comme la maladie. J’ai récemment vécu un cancer du poumon», affirme Clémence.

«Après 27 ans dans le groupe, j’ai plus confiance en moi, j’ai commencé à travailler à mon compte et je n’ai plus peur de prendre ma place», ajoute Marie.

Changement
Quand Clémence et Marie ont commencé avec Al-Anon, on recensait 225 groupes dans le Grand Montréal. Aujourd’hui, il y en aurait 125 dans tout le Québec.

Pour Marie, cela est en partie dû à l’avènement du numérique.

«Certaines personnes vont partager leur vécu via Internet, leur cellulaire ou autres, mais la technologie ne remplacera jamais le contact humain, la chaleur humaine», pense-t-elle.

*TC Media a modifié les prénoms par respect envers le principe d’anonymat d’Al-Anon.

  • Il est possible de composer le 514 866-9803 ou de visiter le site www.al-anon-montreal.org pour connaître l’adresse et l’horaire des groupes.

 

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