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PR@M-Commerce: redonner au Vieux-Pointe-aux-Trembles ses lettres de noblesse

La présidente de l'ACPVPAT, Joanne Paiement, veut que les citoyens lui partagent leurs idées et leurs préoccupations quant à la revitalisation de la rue Notre-Dame. Photo: (Photo Métro Média - Charles-Antoine Rondeau)

COMMERCES. Avec l’aide du programme Réussir@Montréal-Commerce (PR@M-Commerce), l’Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles (ACPVPAT), ainsi que l’arrondissement, espèrent pouvoir redonner vie à l’artère commerciale Notre-Dame, qui, jadis, était la principale rue commerciale de Pointe-aux-Trembles.

Depuis le début du mois, les commerçants peuvent soumettre leur candidature au PR@M-Commerce, un programme municipal, dans l’espoir d’obtenir une aide financière pouvant atteindre 250 000 $. Cette aide leur permettrait de rénover la façade de leur bâtiment commercial. La nouvelle présidente de l’ACPVPAT, Joanne Paiement, se réjouit de cette obtention.

«Il y a eu différentes associations au fil des ans, au sein desquelles tout le monde avait de bonnes intentions. On n’est toutefois jamais arrivé à faire aboutir les dossiers. Avec le PR@M, on a quelque chose de concret et de sérieux. On doit envoyer une fleur à l’ancien CA, qui a travaillé très fort pour l’avoir», affirme-t-elle.

Investir

Pour avoir accès à cette aide, les commerçants et propriétaires d’immeubles doivent d’abord sortir de l’argent de leurs poches. Le programme remboursera ensuite une partie des montants investis dans la rénovation. «Pour vouloir mettre 10 000 $ ou 15 000 $ dans une façade, il faut avoir une garantie que la rue va s’améliorer, qu’il va y avoir un embellissement physique. Il faut sentir qu’on entre et qu’on sort du Vieux-Pointe-aux-Trembles», de poursuivre Mme Paiement.

Cette dernière met de l’avant certains éléments qui sont selon elle nuisibles à la revitalisation de la rue Notre-Dame. «Les enjeux sont énormes. La circulation, le manque d’espaces verts malgré la magnifique Place du village, les graffitis et certains bâtiments laissés à l’abandon sont des irritants. Ce qu’on voudrait, c’est que la ville fasse un effort en même temps que nous», indique la propriétaire de l’épicerie fine Huile et Vinaigre, qui œuvrait auparavant dans le milieu du design.

«On veut que les marchands soient heureux d’être là. On doit se rapprocher de l’individu et créer un milieu de vie. Quand tu vas sur la promenade Ontario, tu sens l’effervescence. Il faut ramener ça ici.» -Joanne Paiement, présidente de l’ACPVPAT

Joanne Paiement mentionne que les commerçants doivent se trouver une signature commune afin que le coin retrouve une économie florissante.
«On veut que les marchands soient heureux d’être là. On doit se rapprocher de l’individu et créer un milieu de vie. Quand tu vas sur la promenade Ontario, tu sens l’effervescence. Il faut ramener ça ici», dit-elle, invitant les citoyens à témoigner de leurs idées ou de leurs préoccupations quant à la revitalisation de la rue Notre-Dame. Pour plus d’info: www.facebook.com/acpvpat ou acpvpat.ruenotredame@gmail.com.

Une vision partagée par RDP-PAT

La mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointes-aux-Trembles, Chantal Rouleau, fait valoir que le PR@M-Commerce rejoint l’objectif de revitalisation que l’arrondissement s’est fixé. «Ça confirme l’orientation qu’on donne avec nos investissements des dernières années. Ça va permettre de revamper les devantures et de rendre l’endroit accueillant et attirant», laisse-t-elle entendre.

«Dans la zone commerciale, on veut réduire la vitesse, car c’est lorsque c’est devenu une voie de transit que l’économie a ralenti.» -Chantal Rouleau, mairesse de RDP-PAT

Mme Rouleau explique qu’une politique d’affichage, dont l’objectif est d’amener une certaine unité aux commerces, sera bientôt adoptée, et que c’est en ce sens que le design actuel a été développé. «On veut aussi qu’il y ait de nouveaux commerces, et on sait qu’il y a une demande pour ça. On a aussi fait un changement de zonage à la Place du village pour que les habitations autour puissent recevoir des commerces. Les éléments se mettent en place et je suis persuadée que d’ici cinq ans, on verra

un changement», de dire la première magistrate.

Quant aux problématiques de circulation et de stationnement soulevées par l’ACPVPAT, Chantal Rouleau indique que l’arrondissement cherche activement des solutions pour améliorer l’accès aux commerces de la rue Notre-Dame, précisant qu’un plan local de déplacement sera présenté prochainement.

«Dans la zone commerciale, on veut réduire la vitesse, car c’est lorsque c’est devenu une voie de transit que l’économie a ralenti. On veut aussi aménager le terrain qu’on a acquis au coin de Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste pour en faire un vrai stationnement», informe-t-elle entre autres, rappelant à l’occasion la nouvelle ligne d’autobus qui reliera Rivière-des-Prairies et Pointe-aux-Trembles via le boulevard Saint-Jean-Baptiste, dès la

Au milieu du siècle dernier, la rue Notre-Dame était très vivante.

fin du mois d’août.

 

Souvenirs du «village»

HISTOIRE. Il y a un demi-siècle, la vivacité de la rue Notre-Dame était à son apogée. L’historien Pierre Desjardins s’en souvient très bien, attribuant en grande partie l’effritement du coin au développement résidentiel du reste du territoire. «Pendant longtemps, c’était très florissant. Tout le monde allait magasiner là, et on appelait ça le village. Il y avait plein de commerces intéressants. Quand j’étais enfant, au nord de la voie ferroviaire, il n’y avait vraiment pas grand-chose», se remémore-t-il.

Pendant les années 1950, Pointe-aux-Trembles sera mise en tutelle par le gouvernement du Québec, ce qui ralentira le développement. Lorsque la ville redevient

autonome quelques années plus tard, le développement domiciliaire commence à se faire plus au nord. «Les citoyens de cette zone

À l’époque, le Kayne’s était l’un des nombreux commerces prospères de la rue Notre-Dame.

voulaient des commerces eux aussi. C’est à ce moment que le commerce sur Notre-Dame a commencé à se détériorer, et à partir de la fin des années 1970, c’est vraiment Sherbrooke qui devient la grande artère commerciale», poursuit M. Desjardins.

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