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Une garderie en quête d’un débarcadère qui se fait attendre

Walter Romanelli et sa femme Lina déplorent les embûches administratives depuis les premières démarches pour l'ouverture de leur garderie. Photo: Amélie Gamache / Métro Média

Les propriétaires de la garderie Les Bonnes Journées, située sur la 32e Avenue à Pointe-aux-Trembles, sont dans un long combat administratif avec l’Arrondissement pour obtenir un débarcadère réservé pour leur établissement.

Il y a plus d’un an et demi, Walter Romanelli a fait une demande pour faire installer une signalisation indiquant la présence d’un débarcadère, ou un panonceau « garderie » devant ses locaux.

« Six mois après, ils ont posé la signalisation, mais ils n’ont pas mis d’indications comme quoi c’était un débarcadère. C’est juste marqué stationnement 15 minutes », a-t-il expliqué lors du conseil d’arrondissement, le 12 mars, où il s’était rendu pour exprimer son impatience.

Son établissement étant adjacent à plusieurs commerces, la zone de stationnement 15 minutes est toutefois souvent utilisée par les clients de ses voisins, dont un centre de location d’outils où des paysagistes viennent emprunter des équipements, et monopolisent régulièrement l’espace tôt le matin.

« Les parents sont obligés de stationner de l’autre côté de la rue, et traverser la 32e Avenue, où les automobilistes roulent en fou. J’ai perdu des clients à cause de ça. » – Walter Romanelli propriétaire de la garderie Les Bonnes journées

Une nouvelle demande, faite en juillet 2018, pour faire changer l’écriteau, a été refusée deux semaines plus tard par l’Arrondissement, sans qu’il en soit informé. Ce n’est que plusieurs mois plus tard, en février 2019, qu’il est mis au courant de la décision, lorsqu’il se présente aux bureaux d’Accès Montréal pour un autre dossier.

Ces panneaux ne seraient pas adaptés aux fins souhaitées par le requérant, a expliqué la chargée de communications de l’Arrondissement, Élise Magnan-Bélanger, lorsque contactée par l’Avenir de l’Est pour connaître les raisons du refus.

« Les conducteurs qui descendraient de leurs véhicules pour accompagner les enfants à la garderie pourraient avoir une contravention, car l’embarquement et débarquement des personnes sont les seules manoeuvres autorisées par ces panneaux. »

De plus, les panneaux « garderie » n’ont pas de portée légale sur le domaine public, a répondu Martin Coutu, directeur d’arrondissement adjoint, lorsqu’interpellé au conseil. « On peut encourager les gens à avoir un débarcadère 15 minutes, mais ne peut pas le réserver pour une garderie, tout le monde peut l’utiliser. »

Pourtant, après vérifications, d’autres garderies du territoire bénéficient pourtant d’une zone débarcadère, et certaines ont de plus un panonceau « garderie ». Une question de « droit acquis qui datent d’avant les règlements, ou encore d’environnement », selon ce qu’a indiqué la chargée de communications.

Les récentes démarches de se présenter au conseil et de contacter les médias pourraient toutefois porter fruit, puisque le dossier a été réouvert.

« Nous avons constaté que l’ajout du panonceau «garderie» à la signalisation de permission de stationner 15 min, permet une utilisation plus optimale du stationnement sur rue devant certaines garderies. Ce panonceau pourrait être installé si le requérant le souhaite », a confirmé Mme Magnan-Bélanger, qui a affirmé que l’Arrondissement était en contact avec le citoyen.

Celui-ci affirme toutefois ne pas avoir reçu de nouvelles de l’arrondissement depuis le conseil.

Une patience à bout
Walter Romanelli souligne qu’il s’est buté à des refus à plusieurs occasions, entre autres lors de la demande de transformation et de permis d’opération.

« Ils m’ont fait attendre plus de trois mois parce qu’ils voulaient du gazon pour prévenir la rétention d’eau, raconte-t-il. Il y a finalement eu une entente, et ça devait être fait après la transformation, mais plusieurs années plus tard, Il n’y a toujours pas de gazon d’ailleurs. »

Une demande pour pouvoir installer une place de stationnement sur son terrain lui a également été refusée, une question de sécurité vu la haute circulation dans le secteur, selon ce qu’a affirmé la mairesse Caroline Bourgeois lors du conseil.

« Chaque fois que j’ai une demande, c’est refusé. Il y a d’autres garderies qui ont des places de stationnement sur leur terrain. Je n’aime pas être obligé de faire des menaces et de me fâcher, ce n’est pas comme ça que je veux vivre. Mais je n’ai pas le choix. »

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