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Assemblée publique: la qualité de l’air au cœur des préoccupations dans l’Est

La station d’échantillonnage de Pointe-aux-Trembles a relevé neuf jours de mauvaise qualité de l’air, et seulement 217 jours où l’indice était qualifie de « bon » en 2017, selon le bilan environnemental de la Ville de Montréal. Sur la photo : le nouveau dépoussiéreur de l’usine CCR, mis en place en novembre dernier. Photo: Amélie Gamache/Métro Média

Plus d’une centaine de citoyens se sont rendus au Centre récréatif Edouard-Rivet afin d’exprimer leurs inquiétudes au sujet de la qualité de l’air dans l’Est de la Ville, lors d’une assemblée publique qui s’est déroulée dimanche dernier.

Six conférenciers ont accepté l’invitation du député bloquiste de la Pointe-de-l’Île, Mario Beaulieu, et ont livré une courte présentation en plus de répondre aux questions des résidents.

Plusieurs des interventions citoyennes concernaient les émissions d’arsenic de l’entreprise CCR, qui dépassent les normes depuis plusieurs années à l’insu des élus, tel que révélé en septembre dernier.

« Devrais-je déménager? » a demandé une résidente de Pointe-aux-Trembles à David Kayser, médecin spécialiste à la Direction régionale de santé publique de Montréal. Ce dernier a assuré qu’il n’y avait pas de crise environnementale dans l’Est, affirmant que les émissions les plus élevées restent à des niveaux où « il n’y a pas d’impacts immédiats. »

Des dépôts de poussière sur les voitures et les vitres, tout comme la perception d’odeurs fortes ont également été relevés par plusieurs participants.

Le vent, qui « souffle du sud-ouest vers le nord-est, sept jours sur dix, emmène toute la pollution de l’ouest vers nous », a déploré André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

Selon lui, la solution passe par la mobilisation citoyenne, un appel réitéré par Bruce Walker, du groupe environnemental STOP, qui invite ceux qui sont aux prises avec des odeurs nauséabondes à contacter le Service environnement de l’agglomération.

« Beaucoup d’efforts ont été faits de la part des industries pour réduire les émissions atmosphériques », a assuré Dimitri Tsingakis, directeur général de l’Association industrielle de l’Est de Montréal, seul panéliste invité qui ne provenait pas d’un groupe environnemental.

Plusieurs ont salué le courage de Dimitri Tsingakis, directeur général de l’Association industrielle de l’est de Montréal, venu rencontrer les citoyens inquiets.

Il a toutefois avoué ne pas connaître quel sera l’effet réel du dépoussiéreur récemment installé à l’usine CCR. Il faudra attendre la prise de mesures sur une période d’une année, bien que selon une simulation, les normes montréalaises devraient être respectées. « Les normes québécoises? Il faudra voir », a-t-il ajouté.

Des questions sans réponse
Les citoyens interrogés à la fin de la séance, qui s’est étirée sur près de 4 heures, sont heureux de la démarche, mais ont pour la plupart déploré ne pas avoir obtenu de réponses à leurs questions.

« J’attendais cette rencontre depuis longtemps, mais rassurée, je ne le suis pas, a lancé Dominique David, une résidente de Tétreaultville. Mais c’est bon de savoir que quand on pose des questions aux représentants de l’industrie, ils patinent. »

Suzanne Décarie, conseillère de Ville dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, qui s’est présentée au micro pour demander à quoi servent les « normes si c’est pour ne pas les suivre », s’est également déclarée déçue du « manque de contenu dans les réponses. »

« C’est qu’il faut retenir, c’est que la salle était pleine un dimanche, a conclu avec optimisme Raymond Moquin, président du Collectif en environnement de Mercier-Est. Il y a des signes encourageants. Il faut que nos politiciens prennent la mesure des demandes des citoyens, et qu’on arrête de nous donner des réponses faciles. »

Une séance d’information sur l’état de la qualité de l’air, organisée par le Service environnement de la Ville de Montréal, aura lieu au mois de mai.

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