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Chantal Rouleau enfile ses gants de boxe pour les jeunes en difficulté

La ministre responsable de Métropole s’entraîne plus intensivement depuis plusieurs semaines, mais avoue qu’elle serait bien incapable de mettre K.O. son ami et entraîneur, l’ancien champion Ali Nestor. Photo: Josie Desmarais / Métro Média

Dans quelques jours, Chantal Rouleau, ministre dans le cabinet Legault, troquera l’arène politique pour celui d’un véritable ring de boxe. Si elle a décidé de se transformer en pugiliste, c’est pour participer à un gala caritatif qui réunira plusieurs personnalités publiques, dont l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre. L’Avenir de l’Est l’a rencontrée lors d’une séance d’entraînement.

La cloche résonne dans le gymnase. C’est le signal. Chantal Rouleau s’approche de son entraîneur, le boxeur émérite Ali Nestor. Pendant une minute, elle se déplace d’un bord à l’autre du ring, le rouant de coups. D’abord, quelques combinaisons de jabs et d’uppercuts. Puis, une succession rapide de crochets au corps. S’entremêlent alors les cris d’encouragement, le bruit sec des gants qui frappent le cuir et le son de d’une respiration de plus en plus haletante.

Elle termine le round d’entraînement à bout de souffle. Son sourire trahit toutefois son grand plaisir.

« Tu tapes plus fort que d’habitude aujourd’hui », lui fait remarquer son entraîneur.

« On a eu une dure semaine », glisse son attachée de presse à l’oreille de la journaliste.

Le 30 mai prochain, lors du gala « 12 rounds d’espoir », c’est devant public que Chantal Rouleau affrontera son entraîneur.

Comme elle, une douzaine de personnalités se frotteront alors à cet ancien boxeur professionnel, auréolé de plusieurs titres québécois, canadiens et internationaux. Elles le feront afin de récolter des fonds pour l’École de la relève, un programme qui aide les jeunes ayant des difficultés académiques et comportementales à se raccrocher à l’école.

Lorsqu’il lui a lancé le défi de l’affronter sur le ring, elle a accepté sur-le-champ. Et ce sera « tout un thrill », s’exclame-t-elle.

« Ali est un grand athlète, mais c’est surtout un homme avec un cœur d’une générosité incommensurable. Les jeunes qui viennent ici sont souvent des décrocheurs, susceptibles de prendre un chemin qui n’est pas souhaitable. Ali les aide à se retrouver, et à trouver ce qu’ils veulent faire dans la vie. » -Chantal Rouleau, députée, ministre et boxeuse

Une boxeuse d’expérience
La ministre déléguée aux Transports n’est pas une néophyte: elle s’entraîne à l’académie d’arts martiaux Ness Martial, fondée par son « ami Ali », depuis déjà quatre ans. Elle s’était laissé convaincre de s’y rendre chaque samedi matin par son ancienne collègue Annie Samson, alors qu’elles étaient membres du comité exécutif de la Ville de Montréal.

« J’ai adoré ça, raconte-t-elle. J’ai des moments d’arrêts, en campagne électorale par exemple, mais quand ça fait trop longtemps, je suis en manque! »

L’ancienne ministre péquiste Louise Harel a déjà déclaré que la politique est un ring de boxe, et Chantal Rouleau admet volontiers la justesse de l’analogie. Et les femmes, dans les deux types de ring, sont moins portées au combat et gagnent à apprendre à se battre, ajoute-t-elle.

« Moi, je sais me battre!  C’est très symbolique d’aller dans le ring, affirme-t-elle. Il y a de l’attaque, il y a de la défense. J’aspire à la concertation, mais si tu reçois un coup, tu ne peux pas juste tendre l’autre joue. »

Une bonne façon de se défouler après une semaine de débats houleux à l’Assemblée nationale.

En plus de Chantal Rouleau, Ali Nestor disputera un round tour à tour contre Denis Coderre, Penelope McQuade, Ariane Moffatt, Eve Landry, Lynda Thalie, Simon Boulerice, Marie-Élaine Thibert, Bruno Pelletier, Dramatik, Patrice Godin et Marc Hervieux.

À propos des 12 rounds d’espoir et de l’École de la relève
Lancé en 2010 par l’organisme Ali et les Princes de la rue, l’École de la relève permet aux jeunes ayant des difficultés académiques et comportementales d’obtenir un encadrement approprié pour obtenir leur diplôme d’études secondaires.

Il s’agit premier programme d’immersion-sport-études à recevoir l’accréditation officielle du ministère de l’Éducation au Québec, en juillet 2017.

« Les gens qui rentrent ici ont l’impression d’entrer dans un club d’entraînement, explique le propriétaire des lieux. Mais à l’étage se trouvent les classes, où les jeunes viennent terminer leur secondaire. »

Originaire d’Haïti et arrivé à Montréal à l’âge de cinq ans, Ali Nestor a fondé l’école d’entraînement et son volet éducatif après deux séjours en centre jeunesse, et s’être sorti lui-même des griffes des gangs de rues il y a maintenant 20 ans.

Tous les profits de 12 rounds d’espoir serviront à financer les activités de ce programme, « vraiment unique au Québec », souligne le président d’honneur de l’événement, l’ancien ministre libéral David Heurtel.

« Les jeunes viennent ici et sont transformés; c’est un exemple extraordinaire, affirme-t-il. Ali allait littéralement dans les bouches de métro et les centres jeunesse pour rencontrer et recruter les jeunes en difficulté. Je suis un de ses grands fans. »

M. Heurtel était d’ailleurs monté sur le ring lors de la première édition de l’événement, en 2017, où 75 000$ avaient amassé. Cette fois, Ali Nestor est plus audacieux et vise le double, soit 150 000$

12 ROUNDS D’ESPOIR POUR LES PRINCE.SSE.S
Le 30 mai à 19h30 à la salle MTELUS, 59 Rue Sainte-Catherine Est
Pour se procurer des billets : www.ticketmaster.com
Pour plus d’informations ou pour faire un don : www.princesdelarue.org<@$p>

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